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Cécifoot : France-Brésil, la lutte finale

Frédéric Villeroux

Frédéric Villeroux - -

Après s’être imposée en demi-finale face à l’Espagne (2-0) grâce à un doublé de son capitaine et numéro 10, Frédéric Villeroux, l’équipe de France affronte ce samedi en finale le Brésil. Une affiche de rêve.

Ils ont régalé le public français venu les encourager. Jeudi, l’équipe de France de cécifoot a dominé l’Espagne sur le score de deux buts à zéro. A les voir jouer, hormis leurs bandeaux sur les yeux, rien ne laissait penser que les joueurs étaient malvoyants. Déconcertants de facilité balle aux pieds avec gestes techniques, passes précises et surtout, la victoire au bout. La cerise sur le gâteau : une finale face au Brésil. Le bonus ? Les tricolores n’ont pas encaissé le moindre but depuis le début du tournoi.

Pour se débarrasser de coriaces espagnols, les Bleus ont dû faire appel à leur leader naturel, capitaine et double buteur d’un soir, Frédéric Villeroux. A la 23e minute, l’attaquant s’offrait un slalom dans la défense adverse avant de placer un tir à bout pourtant qui faisait mouche. L’essentiel était fait, et ce premier but intervenait à deux minutes du terme de la première période. (Deux fois 25 minutes). Grâce à un excellent Jonathan Grangier dans les cages, la France maîtrisait le match. Et s’ouvrait définitivement les portes de la finale à l’ultime minute de jeu, Villeroux filant seul droit au but pour inscrire son doublé.

« On sait aussi bien mettre des lucarnes que les voyants »

Homme du match assurément, l’intéressé la jouait modeste au coup de sifflet final : « C’est l’équipe, c’est grâce à tout le monde que nous sommes là. Tout le monde a donné, c’est une joie d’être en finale et d’aller chercher la victoire ». Pour en arriver là, les tricolores ont beaucoup cravaché sous la houlette de Toussaint Akpweh, l’entraîneur de l’équipe. Martin Baron, qui évolue en pointe, abondait dans ce sens à l’issue de la rencontre : « C’est justement pour ça qu’on travaille, pour trouver des automatismes et avec Fredo (Villeroux), on commence à en avoir un certain nombre. C’est maintenant qu’il faut les mettre en application et aujourd’hui on a su le faire…»

Après avoir battu La Turquie (1 à 0) et l’Espagne (2 à 0), il reste désormais l’ultime marche aux Bleus pour décrocher l’or. Certainement la plus haute, face à des Brésiliens (qu’ils ont rencontrés en phase de poule, 0 à 0) aussi techniques que leurs collègues « voyants ». Le capitaine Villeroux y croit. « On sait aussi bien mettre des lucarnes que les voyants. Une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne. On va être gagnants ». Les Bleus n’ont plus froid aux yeux.

Le titre de l'encadré ici

Le cécifoot en quelques mots|||

Discipline méconnue, rattachée à la Fédération française de handisport, le cécifoot est aussi appelé football à cinq.

La durée d’un match est de 50 minutes (2x25).

La dimension d’un terrain est identique à celle d’un terrain de handball, soit entre 18 et 25 mètres de longueur, et entre 15 et 18 mètres de largeur. Il est bordé de barrières latérales de 1,30 mètre de haut.

Les buts sont les mêmes que ceux utilisés en handball : 2,40 m de large ; 1,70 m de haut (dimensions intérieures) avec filet.

Un match se joue à cinq contre cinq (4 joueurs de champ et 4 remplaçants aveugles ou mal voyants, un gardien de but (voyant), un entraîneur et un guide derrière le but. Ces 3 dernières personnes sont valides et guident les pratiquants. Le premier se charge de la défense, le deuxième du milieu de terrain et de l’attaque, et le dernier, de la finition.

Afin de le situer, le ballon  est équipé d’un grelot à l’intérieur.

Martin Baron, attaquant de l’équipe de France, au micro de RMC : «  En fait, comme dans la vie quotidienne, on arrive à se déplacer sans aide, sans aucun problème. Sur le terrain, c’est la même chose. On se représente le schéma (du terrain) dans la tête et on utilise les autres sens que la vue pour se mouvoir dans l’espace ».