Chantal Jouanno : « Il fallait que je donne mon avis »

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Regrettez-vous d’avoir donné votre avis sur les sélections éventuelles d’Evra et Ribéry ?
A ce moment-là, il ne faut pas avoir de ministère des Sports. La dimension politique, c’est le rayonnement de la France à l’international, la cohésion sociale. Il fallait que je donne mon avis même si ce n’est pas moi qui sélectionne. Il faut avoir une certaine conception du pays pour porter le maillot de l’équipe de France.
Ou en est-on dans l’affaire des primes ?
Il faut que ça termine, qu’on tourne la page de Knysna et que les choses s’assainissent. Ça fait sept mois. Ça doit pouvoir se faire de renvoyer un papier. Il ne faut pas qu’on mette la poussière sous le tapis.
« On reconstruit l’approche de la candidature »
Vous serez à Annecy dès mardi pour préparer la venue du comité d’évaluation du CIO. Ou en est ce dossier ?
Le départ de Grospiron a été mon cadeau d’arrivée. J’ai eu un moment de doute : fallait-il renoncer ? Mais on avait déjà dépensé 18M€, ça aurait été jeté à la poubelle. Et puis aucun pays ne s’est retiré en cours de route et on ne voulait pas jeter la honte sur la France une deuxième fois. J’ai passé énormément de temps sur le dossier, je me suis beaucoup investie pour trouver un candidat pour la présidence (Charles Beidbeger), constituer l’équipe (Jean-Pierre Vidal, Pernilla Wyberg, Perinne Pelen, un DG ancien préfet de région). Du solide, quoi !
Pourquoi avoir relancé si vigoureusement ce dossier ? Ses chances d’être retenues restent minces…
Je l’ai fait parce que je pense que ce n’est pas bien de jeter l’éponge avant le début de la compétition. Il faut aller au bout, dignement. Et le CIO nous a plutôt donné des signes encourageants. Rio aussi avait le plus petit budget. Et le Qatar n’est pas candidat pour les Jeux d’hiver ! Aujourd’hui, on reconstruit l’approche de cette candidature et on va mettre les sportifs en avant. On repart sur des bases très saines. On veut des jeux autant que possible écologiques, on a des sites très rapprochés, ce qui est un vrai atout et, des trois candidatures, on est la seule en haute montagne avec 70% des sites déjà opérationnels. On a de la « vraie neige ».