Chausson : « Les Français sont prêts et affûtés »

Première championne olympique de l’histoire du BMX en 2008 à Pékin, Anne-Caroline Chausson est passée de l’autre côté de la barrière. Désormais entraîneur national de l’équipe de France, elle espère entre 2 et 5 médailles pour les Tricolores.

Anne-Caroline, qu’attendez-vous de ces JO de Londres ?

On espère deux médailles chez les filles et trois chez les garçons. Ce serait l’idéal mais ça va être compliqué, il faut être réaliste. Il y a un fort potentiel avec Magalie Pottier, championne du monde en titre. Elle a pas mal de pression mais elle est solide. Elle a toutes les cartes physiques, techniques et mentales en sa possession. On attend beaucoup d’elle. Il ne faut pas se faire surpasser par la pression de l’enjeu et la pression de ces Jeux Olympiques. Mais elle sait se concentrer sur sa course. Chez les garçons, ils sont tous très forts. Ils ont déjà répondu présent pour les grands événements comme les Championnats du monde. Ils aiment tous la piste. Ils sont prêts et affûtés. On va faire les premiers tours de roues sur la piste et nous verrons comment ils se sentent. Nous souhaitons au moins deux médailles, une chez les filles, une chez les garçons.

Pourquoi la France est-elle un grand pays de BMX ?

Nous avons de bons athlètes qui sont bien suivis. En France, le BMX, que ce soit en structure privée ou fédérale, ça commence à être bien au point. Il y a une bonne émulation. D’où, de bons résultats. C’est comme dans la natation. Quand il commence à avoir des résultats, derrière, ça suit. C’est comme cela que ça marche.

Quel est le secret pour remporter une course de BMX ?

Le mental. On est 8 au départ avec les concurrents directs à côté de nous. Il faut être fort dans sa tête pour prendre un très bon départ. L’explosivité et le physique comptent énormément. Ensuite, il faut savoir gérer la course, passer les bosses et ne pas ouvrir les portes dans les virages pour que les autres derrière ne puissent pas passer. Si on ne part pas devant, il faut trouver la brèche pour pouvoir passer et faire de beaux passages techniques sur les bosses pour ne pas perdre de vitesse.

Le BMX est un sport spectaculaire…

C’est très spectaculaire. On l’a vu à Pékin. La piste était belle. Ici, à Londres, elle est vraiment magnifique également. C’est un vrai beau spectacle. Ce n’est pas forcément facile d’aller jusqu’à la finale puisqu’il y a beaucoup d’accrochages et de chutes. Aux Jeux Olympiques, les meilleurs pilotes devraient se retrouver en finale même s’ils font quelques erreurs dans les manches qualificatives. On devrait assister à de belles finales.

Faut-il être casse-cou pour faire du BMX ?

Il ne faut pas avoir peur de tomber car ça arrive. Quand on est au départ d’une course ou lorsque l’on s’entraîne, on ne pense pas du tout à la chute. Les pilotes contrôlent et savent ce qu’ils font. Le plaisir n’est pas dans la prise de risque mais plutôt dans les beaux passages techniques.

GQ à Londres