Chedal, enfin un podium ?

Loin d’être favori, le sauteur de Courchevel arrive à Vancouver avec de belles ambitions. Qualifié pour la finale, il espère décrocher la première médaille de l’histoire du saut à ski français.

Surtout ne pas s’enflammer. Face aux armadas suisse, autrichienne ou norvégienne, qui trustent les podiums en Coupe du monde, Emmanuel Chedal sait que sa marge de manœuvre est mince dans une épreuve olympique de saut à ski où les Français ne sont jamais encore montés sur le podium. « Il faut être réaliste, confie-t-il. Mon niveau est proche des dix meilleurs mondiaux. Sur l’ensemble de la saison, ce n’est pas évident d’accrocher un podium. Mais sur une épreuve d’un jour, tout est possible… »
Sur le tremplin de Whistler au Canada, le natif de Moûtiers arrive sans pression : « Je fais partie des outsiders, mais je vais essayer de défendre mon rang. » Un statut qui convient parfaitement au sauteur savoyard, troisième à Lillehammer (Norvège) cette année, une épreuve comptant pour la Coupe du monde de la discipline.

« Avant, nous étions transparents »

Depuis ce podium en Norvège – le premier depuis 1997 pour un Français – le statut de Chedal a quelque peu changé. « Les sauteurs reconnus nous regardaient comme des figurants. Saison après saison, ça change. Ils ont vu que nous, les Français, étions capables de monter sur les podiums. Maintenant, ils viennent nous parler. Avant, nous étions transparents. » Cette régularité, Emmanuel Chedal l’a trouvée aux côtés de son entraîneur finlandais, Pekka Niemela, l’homme aux sept médailles en championnat du monde et deux médailles olympiques.

Reste maintenant à savoir si le Savoyard arrivera physiquement à tenir la dragée haute aux ténors des tremplins. « Je suis un peu fatigué après un début de saison et un mois de janvier difficiles. Mais, dans l’ensemble, ça va ! » Après sa décevante 28e place aux Jeux Olympiques de Salt Lake City en 2002, le recordman français de vol à ski (215,5 m) a bien l’intention de franchir un nouveau cap à Vancouver.

La rédaction - Charles Carrasco