
Cherche leaders désespérément

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« Ce dossier est d'abord celui des sportifs », rappelait il y a une semaine, la nouvelle ministre des sports Chantal Jouanno. Grospiron parti, seul l'ancien champion olympique de Slalom Jean Pierre Vidal est aujourd'hui en lice aux yeux du conseil de surveillance d'Annecy 2018 : « Un profil de connaisseur du mouvement sportif international capable de cibler le CIO », annonçait dès dimanche Christian Monteil, le président du conseil de surveillance.
« Si Vidal n'est pas l'homme idéal, c'est le moins mauvais des sportifs que nous avons sous la main. C'est le meilleur compromis mais il ne sera pas seul », rapporte ce membre du conseil de surveillance. Le skieur se fait pour l'instant discret, réfléchi mais semble déjà dans la boucle pour reprendre le flambeau olympique. Il participe à toutes les réunions depuis le début de la semaine, tente « d'ingurgiter » le dossier et le travail considérable qu'avait mené Edgar Grospiron depuis un an.
Le skieur a les faveurs des décideurs de la candidature même si ce choix semble par défaut. Parmi les autres noms du monde sportif qui circule à Annecy : Aimé Jacquet. L'ancien entraineur de France 98 fait partie du comité de soutien de la candidature. Certains membres du conseil de surveillance ont mis son nom sur la table sans trop y croire. L'homme est sous contrat avec de nombreuses marques ou médias et n'a pas la connaissance du suffisante du milieu olympique pour promouvoir Annecy dans les arcanes de l'olympisme.
Le nom d’Aimé Jacquet a circulé !
S’il est acquis que Vidal occupera un poste clé dans la succession de Grospiron, Annecy 2018 devrait nommer un véritable DG. Pour orienter le projet et prendre en main la stratégie et l'organisation générale, un homme de dossier, connaisseur du monde sportif. Un personnage peu connu du grand public : Hervé Madoré. Inspecteur général de la jeunesse et des sports, ancien conseiller sport de Lionel Jospin, il est réputé travailleur et expérimenté.
Les réunions s'enchaînent, les avis divergent même si une évidence s'impose aujourd'hui. La double casquette donnée à Edgar Grospiron n'était pas la bonne. Porter la candidature au niveau international était une chose, être le patron organisationnel et administratif d'Annecy 2018 en était une autre. L'attelage Vidal-Madoré, si elle est choisie, aura très peu de temps pour combler le retard pris par Annecy. Le dossier technique de l'avis de tous est certainement le meilleur des trois villes candidates pour 2018 (Munich et Pyeongchang) mais la démission de Grospiron dimanche dernier fait encore un peu plus sourire certains membres du CIO, pourtant prêts à soutenir la candidature française avec selon l'un de ses membres « un minimum de sérieux et de professionnalisme ».