CIO : Estanguet (toujours) en salle d’attente

Tony Estanguet - -
Les informations récentes en provenance du microcosme olympique indiquaient que l’élection de Tony Estanguet au CIO n’était pas prête d’être officialisée. Vrai. Lundi, on a appris par l’intermédiaire de l’agence de presse nipponne Kyodo que le comité olympique japonais (JOC) allait saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS). Tokyo a attendu le 3 septembre, date butoir pour faire appel, pour engager les hostilités. En cause : l’exclusion par le CIO de son représentant, le lanceur de marteau Koji Murofushi, pour enfreinte au règlement de l’élection à la commission des athlètes.
Murofushi, médaillé de bronze à Londres et champion olympique à Pékin, et un taekwondoiste taïwanais Mu Yen Chu avaient été mis hors course, alors que les résultats les donnaient parmi les quatre heureux élus. Une première fois, le CIO avait dû repousser de 48h l’annonce des résultats avant de prononcer l’exclusion des deux candidats asiatiques. Une décision qui a fait les affaires d’Estanguet, arrivé 4e et dernier avec 1779 voix. La requalification du Japonais entrainerait de facto l’élimination du triple champion olympique de canoë monoplace.
La peluche de la discorde
Le CIO a ensuite décidé de suspendre l’élection trois semaines (le temps d’un éventuel recours devant le TAS) après que de nouvelles réclamations eurent ciblé l’Australien James Tomkins, arrivé 2e avec 1802 voix. Le rameur avait été vu en train de faire campagne aux côtés d’un kangourou en peluche… Si cette nouvelle affaire ne devait pas être prise très au sérieux, le CIO a néanmoins préféré arrêter les frais. L’élection avait été suffisamment discréditée. « Cette affaire de kangourou ne devrait pas changer grand-chose, nous indiquait dernièrement un membre du comité exécutif du CIO. Mais on préfère attendre le TAS pour éviter de nouveaux rebondissements. »
Les Taïwanais se sont plaint auprès du CIO, mais ce sont les Japonais qui ont décidé d’aller au TAS. « Il y eu un malentendu sur le règlement, explique Yoshiji Nogami, membre du JOC, en charge de l’élection. Il n’y avait pas assez de temps pour vérifier les faits. On veut que tout cela soit mis au clair. » Tokyo, qui est candidat pour l’organisation des Jeux d’été 2020, a pris l’affaire très au sérieux. Estanguet devra, lui, (encore) attendre le temps que le TAS rende sa décision. Plusieurs semaines assurément.