RMC Sport

Comment préparer les JO grâce à l’Etat et une entreprise

Hugo Biso

Hugo Biso - AFP

A moins de deux ans des Jeux Olympiques de Rio, l’Etat met en place une convention pour encourager les entreprises à embaucher des champions en situation précaire. Alors que les premiers contrats seront signés ce mardi, l’un des bénéficiaires, le céiste Hugo Biso, explique ce système.

Aider les sportifs français à travailler plus sereinement en vue des Jeux Olympiques de Rio 2016 en leur assurant des revenus réguliers. C’est l’idée que le secrétaire d’Etat aux Sports, Thierry Braillard, et son équipe, vont mener à bien. Le but est de sécuriser le parcours d’une grande partie des 250 champions identifiés sur la route de Rio, à travers des contrats convention entreprise. Les premiers seront signés ce mardi à l’Insep en présence du président François Hollande. Parmi tous les signataires, le champion du monde de C2 par équipes 2014, Hugo Biso, est emballé. Il raconte le principe à RMC Sport. 

Le système 

« Je vais signer une promesse d’embauche de la part de Vinci Autoroutes, qui va me permettre de faire ma pratique sportive d’une part et de travailler d’une autre. Ils m’emploient en CDI et il y a un détachement qui est négocié avec l’entreprise, afin que je puisse m’entraîner en vue des prochains Jeux Olympiques. Je continue d’être sportif. L’important, c’est que la formation que j’ai faîte puisse garder de la valeur dans les prochaines années et que je puisse m’insérer professionnellement pour la suite de ma carrière, jusqu’à 2017 au moins, puisqu’il y a les championnats du monde à Pau. Puis, après, travailler comme tout le monde. » 

Un plus pour l’entreprise 

« J’ai une formation Master en stratégie entreprise, j’ai une valeur comme tous les étudiants qui sortent d’école. Ensuite, il y a peut-être ce côté sportif. Les entreprises aiment bien le mettre en avant. Après, à quoi ça correspond ? Peut-être dans la manière de gérer les moments de stress, gérer des objectifs, les remplir. C’est peut être ça que je peux mettre en avant en tant que sportif de niveau au sein d’une entreprise. »

Les avantages 

« Il n’y a plus ce poids de se demander : ‘‘Comment je vais faire pour arriver à vivre ?’’ Je vais travailler, avoir un salaire tous les mois, sécuriser mon avenir en n’ayant pas à me poser la question de savoir ce que je vais faire après ma carrière sportive. Sur les sports peu médiatisés comme le canoë-kayak, ces contrats sont très importants pour nous. C’est royal. En plus, je n’ai pas fini mes études, je suis en train de valider mon Master dans une entreprise toulousaine et je vais directement avoir un CDI. Je rentre dans une entreprise qui fonctionne bien et qui me laisse toute la liberté nécessaire pour pouvoir faire mon sport. Il y a moins de nuage sur la route de Rio, maintenant. J’irai à l’entraînement avec l’esprit plus léger pour préparer ces Jeux. »

Le rôle de l’Etat 

« C’est le ministère qui a mis un point d’honneur à ce que les sportifs identifiés JO2016 soient le plus vite possible insérés dans la vie professionnelle. C’est le cabinet du ministre ainsi que les personnes qui gravitent autour qui ont fait un travail formidable et qui nous ont mis en relation avec des entreprises. Moi, j’ai eu une chance inouïe car j’ai eu la possibilité de ‘‘choisir’’ l’entreprise. »

Un parrainage et une aide financière

Le système reprend le principe du parrainage. Une entreprise décide de suivre un sportif engagé au Brésil en lui proposant un contrat de travail adapté (CDD ou un CDI) avec des horaires aménagés, ou un contrat d’image incluant un volet d’insertion professionnelle. L’Etat, en échange, s’engage à verser une aide financière à l’entreprise au moment de la signature.

N.G. avec E.J.