Courchevel, antichambre des JO de Londres

Tony Estanguet - -
Ça ressemblerait à s’y méprendre à une colonie de vacances. Au programme : des sorties à ski ou à raquettes, des apprentissages d’autres sports, des soirées festives avec DJ à l’hôtel, des balades, des parties de cartes. Depuis jeudi, une cinquantaine d’athlètes s’est retrouvée à Courchevel à l’occasion de la 14e semaine olympique du sport français. Engagés tout au long de la saison sur tous les terrains du monde et s’entraînant aux quatre coins de l’hexagone, tous se retrouvent pour apprendre à se connaître, tisser de liens, partager ses expériences, fédérer les athlètes entre eux pour le rendez-vous olympique de Londres l’été prochain.
Parmi ceux qui ont répondu à l’appel du président du CNOSF, Denis Masseglia, Tony Estanguet (canoë), Laura Flessel, Maureen Nisima (escrime), Gwladys Epangue (Taekwondo), Sébastien Flute (tir à l’arc) ou encore Gévrise Emane (judo). Des anciens champions olympiques, aujourd’hui à la retraite, sont également invités à partager leur expérience. C’est notamment le cas de Marie-José Pérec et d’Edgar Grospiron. « C’est l’occasion de se retrouver, partager, mieux se connaître et créer une véritable dynamique, note Denis Masseglia. C’est important de vivre cette expérience pour que les plus anciens indiquent que la vie en village olympique peut être perturbante. »
L’union fait la force
Certains athlètes comme Laura Flessel (40 ans) et Tony Estanguet (31 ans) font partie des plus anciens de la bande. Avec quatre titres olympiques à eux deux, l’escrimeuse et le céiste savent particulièrement de quoi ils parlent. « Cette semaine permet de se dire qu’on est dans la même barque et qu’on a envie de devenir des pickpockets pour être médaillés », lâche la première. Et Estanguet de reprendre : « C’est impressionnant de participer aux Jeux. On débarque dans un village olympique où il y a 15 000 personnes. Le fait d’avoir croisé quelques sportifs français est une chance et un atout considérable. »
Des réunions sont également prévues chaque jour pour que chacun parle de son expérience, de sa préparation, pour déterminer ensemble comment préparer au mieux l’approche vers Londres. Patrick Cluzaud, le nouveau directeur du haut niveau au CNOSF, anime la soirée de présentation de la semaine. Une présentation où les mots « Londres » et « Jeux Olympiques » seront répétés un nombre incalculable de fois. Entre les athlètes, l’ambiance est bon enfant dès les premiers contacts. C’est aussi dans ces moments que se peaufine la préparation vers les premières médailles.
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Et Emane débarque en tongues|||
Les sportifs français étaient visiblement heureux de se retrouver à Courchevel. Et les premières « vannes » ne se sont pas faits attendre. Il y a d’abord Sébastien Flute, du haut de ses 40 ans, qui se fait chambrer. Certains, hilares, réclament même le départ à la retraite du tireur à l’arc. De son côté, Gévrise Emane débarque… en claquette et chaussette. « Vous avez dit : Venez comme vous êtes, alors moi je suis venu comme ça », lance-t-elle, en explosant de rire. Julien Taurines, champion de judo handisport, malvoyant lance même comme défi à tous ses partenaires de manger les yeux bandés lors d’une soirée. Sur les skis, Tony Estanguet reconnaît avoir « bouffé de la poudre » toute la journée tellement il ne se trouve pas doué dans cette exercice. « Une semaine festive où l’on essaie de ne pas se prendre au sérieux pour tisser des liens », résume l’ancien porte-drapeau de la délégation française de Pékin.