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Défago, le jour de gloire

Didier Defago est devenu champion olympique de descente à Whistler

Didier Defago est devenu champion olympique de descente à Whistler - -

Le skieur du Valais a mis fin à vingt-deux ans de disette de la Suisse en remportant, ce lundi, l’or de la descente olympique.

Le nouveau champion olympique de descente est suisse et se prénomme Didier. Mais fidèle à sa légende, l’épreuve reine des JO d’hiver a sacré lundi un outsider, Défago s’imposant sur la piste Dave-Murray de Whistler alors qu’on attendait plutôt son compatriote Cuche. La surprise n’est pas aussi colossale que la victoire d’Antoine Dénériaz il y a quatre ans ou Jean-Luc Crétier en 1998. Le skieur de Morgins, 32 ans, affiche en effet treize podiums de Coupe du monde à son pédigrée. Il avait surtout réussi la saison passée un incroyable doublé Wengen-Kitzbühel, domptant à la suite l’interminable piste du Lauberhorn et la vertigineuse Streif.

L’exploit appelait des lendemains qui chantent. Ils se sont fait attendre. Victime d’une fracture du pouce à l’automne, le Valaisien a longtemps traîné sa peine cette saison sur le Cirque Blanc. Jusqu’à cette troisième place décrochée fin janvier à Bormio, juste avant le grand raout olympique. De quoi croire enfin à son destin dans un grand championnat, lui qui n’y avait jamais glané la moindre récompense en deux JO et cinq championnats du monde.

Un homme en colère

Parti avec le dossard 18, Défago a livré une course parfaite, raccourcissant les trajectoires au maximum pour plonger dans l’aire d’arrivée avec sept centièmes sur le Norvégien Aksel Lund Svindal. Un exploit d’autant plus remarquable que ses entraîneurs ne lui ont accordé le quatrième et dernier billet suisse que vendredi. Ce que Défago avait eu du mal à digérer au vu de ses état se service. « Je suis un battant de nature. Je ne vais rien lâcher. Mon esprit combatif m'a appris beaucoup depuis mes débuts en compétition, confiait-il au quotidien helvète Le Matin alors qu’il était encore en ballotage. Je me suis forgé une tête dure depuis bien des années. J'ai donc ravalé ma colère et suis parti avec une motivation décuplée. »

C’est donc un homme en colère qui a fin à une attente de vingt-deux ans pour la Suisse, qui n’avait plus glané l’or olympique de la descente depuis Pirmin Zurbriggen. C’était déjà dans la ville canadienne de Calgary, à quelque 700 km de Whistler.

Finalement en bronze, Bode Miller a lui longtemps cru qu’il allait concrétiser son rêve. Repoussant ses idées de retraite à l’intersaison, le fantasque américain a tout misé sur le rendez-vous olympique, quatre ans après s’être plus distingué dans les boîtes de nuit de Sestrières que sur les pistes. Au vu de sa forme, l’or olympique pourrait enfin tomber au Canada.

La rédaction