Delobel-Schoenfelder : « Nous nous sommes lancés dans un pari fou »

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Comment vous sentez-vous depuis votre arrivée à Vancouver ?
Isabelle Delobel : Nous sommes très excités à l’idée d’être ici. Nous sommes arrivés le jour de la cérémonie d’ouverture et nous avons pu y assister. Je prends ça comme un privilège. Le pari d’être aux JO est déjà réalisé et je suis en forme.
Olivier Schoenfelder : C’est vrai que nous sommes très heureux d’être ici. Ça se passe très bien au village olympique. C’est la première fois que nous montrons nos programmes aux juges et à nos adversaires (lors des entraînements, ndlr). Nous sentons beaucoup de curiosité et d’excitation autour de nous.
Eloignés des compétitions depuis 2008, comment appréhendez-vous votre retour à l’occasion de ces JO ?
I. D. : Nous avions tout gagné cette année-là, avec un petit peu de marge. Après, j’ai dû me faire opérer d’une épaule. Puis, je suis tombée enceinte. Donc, on s’est fait un peu désirer. Ça rajoute du piment et c’est pour cela que nous sommes attendus.
Êtes-vous conscients que vous tentez un pari incroyable ?
I. D. : C’est vrai, nous nous sommes lancés dans un pari fou, néanmoins on est capable de relever le défi. On doit bosser dur, mais nous sommes passionnés et motivés. Cette année, nous voulons terminer notre carrière sur une belle note.
O. S. : Lorsqu’Isabelle m’a annoncé qu’elle était enceinte, je me suis dit que ça allait être chaud. Après un peu de réflexion, le choc est passé. C’est unique ce que nous pouvons réaliser. On fait tout pour réussir. Si on revient à notre niveau en patinant bien. Nous n’aurons rien à prouver aux juges car ils connaissent déjà nos compétences. Nous devons être performants et ne pas les décevoir.
Êtes-vous prêts ?
I. D. : Je me sens d’attaque. Cette passion et cette envie d’aller de l’avant me donnent l’énergie et la force nécessaires. Nous allons patiner sur « La quête » de Brel, lors de notre programme court, avec une magnifique mise en scène. Ce programme retrace nos vies. En patinage, il y a plus de stratégie que dans les autres sports. On a décidé de jouer cette carte-là, nous n’avons encore jamais présenté notre programme. On va essayer d’apporter de la fraîcheur...
O. S. : Notre stratégie a été d’occulter les championnats d’Europe. Même si nous nous sommes préparés comme si nous allions faire la compétition. Nous arrivons à Vancouver en terrain connu. On ne craint aucun couple en particulier. Beaucoup sont performants et vont jouer une médaille. On doit faire notre travail, après c’est la compétition.
Votre objectif est-il de remporter la médaille d’or ?
I. D. : Si nous sommes compétitifs et si l’on parle de nous comme des athlètes qui ont fait une belle compétition, quoi qu’il en soit, on sera fier d’être revenus. Mais, nous sommes là pour aller chercher cet or et nous verrons bien ce qu’il se passera le jour J.
O. S. : La médaille olympique est la seule qui nous manque. Evidemment, c’est notre objectif et si nous ne l’avons pas, nous serons déçus. L’or, c’est ce que nous visons. On fera tout notre possible pour l’atteindre. Après la compétition reste la compétition…On ne sera pas maître de tout notre destin.
Vous avez tous les deux des enfants à présent, l’éloignement n’est-il pas trop dur pour vous ?
I. D. : J’arrive à communiquer avec Loïs (son fils de quatre mois) grâce à Skype et par webcam.
Je le vois changer de jour en jour. Malgré le décalage horaire, nous arrivons à communiquer, ainsi qu’avec mon compagnon. Le seul problème est que mon enfant grandit trop vite, et qu’il ne rentre plus dans l’objectif de la webcam (rires).