Delobel-Schoenfelder : « Pas facile de dire au revoir »

Isabelle Delobel envisage de faire partager son expérience aux jeunes - -
Isabelle Delobel, Olivier Schoenfelder, racontez-nous un peu ce programme libre interprété sur La Quête de Jacques Brel ?
Isabelle Delobel : C’était vraiment fabuleux. On a réalisé un programme de quatre minutes qui n’a semblé durer que trente secondes, le tout dans une ambiance canadienne magnifique. Le public a réagi à chacun de nos éléments. C’était du bonheur à patiner… même s’il y avait un peu de nostalgie quant à la fin de notre carrière de compétiteurs.
Olivier Schoenfelder : On était vraiment l’un avec l’autre. Depuis le début de notre carrière, quel que soient les difficultés. C’était l’union sacrée pour faire ce dernier programme.
Cette dernière danse en compétition… vous l’aviez déjà imaginé dans un coin de votre tête ?
Isabelle Delobel : Je savais que ça arriverait mais je n’avais jamais réalisé avant ce soir. Ce n’est pas évident de dire au revoir. Tous ces moments de tension, de bonheur… on quitte tout ça. On avait envie de dire merci à la France, aux supporters.
On sait qu’Olivier Schoenfelder avait confié avoir eu une petite frustration suite à votre grossesse et à ce que cela impliquait sur votre carrière commune.
Isabelle Delobel : C’est vrai que ça a été difficile pour lui. Mais on est reparti ensemble pour cette ultime aventure. On était très soudé dans cette dernière ligne droite.
L’abcès a été crevé ?
Isabelle Delobel : On n’a pas eu besoin de le faire. Il a été crevé dès le début. Olivier est père de famille. Il sait ce que c’est. Même s’il savait que le challenge allait être compliqué, on est reparti ensemble parce qu’on a quelque chose de fort entre nous.
« Envie de faire profiter mon expérience »
Vous n’avez pas envie de vous dire "on pourrait rester… on a tant de choses à faire encore " ?
Isabelle Delobel : On a tout eu, sauf la médaille olympique. On a apporté beaucoup de choses à la danse sur glace. Nos idées, nos concepts, on a vraiment donné tout notre cœur. Aujourd’hui, on a juste envie de saluer tout ça, de prendre plaisir à faire des galas, sans avoir le stress de la compétition.
Olivier Schoenfelder : Un jour, il faut savoir s’arrêter et laisser la place. On a vu sur cette compétition que le niveau était assez exceptionnel.
Voilà vingt ans de compétition qui s’achèvent…
Isabelle Delobel : On a commencé en septembre 90. On était tout petiot et on s’est dit oui pour lancer cette formidable carrière. On a bien fait je crois.
Olivier Schoenfelder : On est content de ce que l’on a fait. On part la tête haute. On n’a pas pu accrocher la médaille. Mais malgré tout ce que l’on a vécu ces derniers mois, on a pu montrer de très beaux programmes.
Comment voyez-vous votre avenir ?
Isabelle Delobel : On va continuer à s’entraîner avec Olivier pour faire des galas. Lui veut entraîner. Moi, ça me donne envie de rester sur la glace, de donner des conseils et de faire profiter mon expérience aux jeunes.