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Des tests pour repérer les athlètes féminines qui sont en fait des… hommes

Krieger a été le symbole des dérives du dopage organisé dans l'ex-RDA.

Krieger a été le symbole des dérives du dopage organisé dans l'ex-RDA. - -

Les athlètes féminines qui présenteront une morphologie « suspecte » pourront passer par des tests hormonaux afin de prouver leur bonne foi.

Les organisateurs chinois ont prévu de faire passer des tests médicaux à certaines athlètes qui présenteraient une morphologie suspecte, autrement dit…qui ressembleraient à des hommes. Cette pratique étonnante est méconnue du grand public alors qu’elle remonte aux Jeux de Mexico en 1968. La domination des sportifs des pays d’Europe de l’Est suscitait suffisamment d’interrogations pour que ces tests soient instaurés.

A Pékin, les contrôles ont été confiés au Beijing Union Medical College Hospital. Un an de travaux ont été nécessaires afin d’aménager des locaux susceptibles d’accueillir décemment les athlètes à qui il serait demander de prouver leur identité sexuelle. L’idée de renforcer ces contrôles est née après le pataquès survenu en 2006, aux Jeux asiatiques, quand l’Indienne Santhi Soundarajan s’est vu retirer sa médaille d’argent sur 800m, après s’être révélée être un homme à l’issue des tests sur ses hormones sexuelles… « Ce genre d’anormalités est plus fréquent qu’on ne le croit, explique un expert de l’hôpital pékinois, puisqu’il concerne un cas sur 1000. » La demi-fondeuse indienne n’a ainsi pas été sanctionnée pour malveillance. « Les athlètes suspectes vont d’abord être examinées sur leur apparence physique, avant de passer une série de tests, à partir de prélèvements sanguins, qui déboucheront sur un avis scientifique. »

Car étant donné la délicatesse du sujet, l’objectif est bien d’éviter la controverse. En 1996, aux Jeux d’Atlanta, huit athlètes qui s’étaient révélées être des hommes au regard des premiers tests, avaient finalement étaient « blanchis » faute de disposer d’une méthode infaillible. La présence de corps de femmes qui abritent des gènes d’hommes, de manière cette fois malintentionnée, avait éclaté au grand jour au début des années 90 avec les aveux d’Heidi Krieger, lanceuse de poids est allemande. La prise d’anabolisants avait transformé le corps de la championne d’Europe 1986. En 1997, madame Heidi Krieger est finalement devenue monsieur Andreas Krieger, après une opération chirurgicale.

A Pékin, il faudra attendre trois jours pour obtenir les résultats préliminaires, et une semaine pour les résultats définitifs. Une athlète ne pourra être examinée qu’à la suite d’une plainte provenant d’une autre athlète ou d’une délégation. Le CIO devra donner son aval.

La rédaction