Diniz : « Je suis prêt »

Yohann Diniz - -
Yohann, où en êtes-vous de votre préparation ?
Je suis en plein dans la préparation. J’effectue beaucoup de kilomètres. Pour donner une idée, j’ai fait la semaine dernière un peu plus de 220 km. Il me reste encore trois à quatre semaines de préparation intense, et après il sera temps pour moi de me reposer un peu pour récupérer du jus avant la compétition. Je serai à Londres à partir du 9 août. J’arriverai tard car c’est ce qui me convient le mieux.
Le fait que la distance à parcourir pour se rendre aux Jeux soit beaucoup plus courte qu’il y a quatre ans, est-elle un plus pour vous ?
Mon épreuve intervient très tard dans l’Olympiade, et lorsque le site est loin, comme ce fut le cas à Pékin, nous devons arriver assez tôt, au moins dix jours avant du fait du décalage. Pour moi, cela fonctionne très rarement, car on attend, on tourne en rond, on a hâte d’y être et cela consomme du jus et de l’influx. Au final, on n’est plus pleinement dans la compétition le Jour J. C’est donc vraiment bien d’arriver l’avant-veille, frais et plein d’énergie.
Qu’avez-vous appris depuis Pékin ?
Il y a quatre ans, je n’étais pas prêt d’être champion olympique ni même d’avoir une médaille. Je ne savais pas vraiment ce que cela voulait dire. J’avais déjà fait des bonnes choses aux Championnats d’Europe et du monde mais cela n’avait rien à voir avec les Jeux. Depuis Pékin, j’ai pris de la maturité. Les Championnats du monde l’an dernier à Daegu m’ont fait très mal, et m’ont aussi permis de relativiser. J’ai aussi pris du recul. Je me dis que je devrai tout donner et ne pas tricher.
Où vous situez vous par rapport à vos concurrents ?
J’ai réussi la meilleure performance mondiale de l’année sur 50 km. J’ai fait un très gros 20 km aussi, avec la 4e meilleure performance de tous les temps. Je suis bien, je suis prêt, maintenant la marche est un sport de jugement, et nous ne sommes pas les seuls à décider du résultat.
Le climat britannique, plus supportable que celui de Pékin, est-il un avantage ?
Je préfère quand les conditions sont particulières, voire difficiles, car l’écrémage va se faire aussi justement par les conditions climatiques. A Londres, s’il fait le même temps qu’en ce moment avec une petite vingtaine de degrés, il faudra être prêt à aller très vite.
Il y a quatre ans, vous étiez en quelque sorte le porte-drapeau de l’athlétisme français. Aujourd’hui, c’est un peu moins le cas. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ?
C’est différent, dirons-nous. Une nouvelle génération est arrivée. Moi, j’étais un peu entre deux générations quand j’ai fait mon entrée en équipe de France, il y avait encore Eunice Barber, Christine Arron, Murielle Hurtis… Il n’y avait pas trop de renouveau. Puis très vite, la nouvelle génération est arrivée, avec des Christophe Lemaitre, des Renaud Lavillenie ou des Teddy Tamgho. Cela fait du bien et cela fait partie du jeu, il n’y a aucun souci. Le melting-pot avec les jeunes et les plus anciens a bien pris.