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Dopage : certains pourraient passer un sale Réveillon

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Le CIO débute en janvier une série de tests rétroactifs sur plusieurs centaines de prélèvements afin d’y débusquer notamment l’EPO-CERA.

Le comité international olympique (CIO) s’apprête à faire retester en janvier des échantillons sanguin et urinaire prélevés aux derniers Jeux olympiques. La décision, prise il y a quelques semaines, est motivée par le fait que de nouvelles méthodes permettent d’espérer détecter des produits cet été encore indécelables à Pékin.
Quelque 400 échantillons sanguins feront ainsi l’objet de tests à l’EPO-CERA, une EPO dite à effet retard, identifiée pour la première fois dans le sang en octobre sur des coureurs cyclistes du dernier Tour de France. L’EPO augmente la production de globules rouges, principaux transporteurs de l’oxygène dans le sang. Approximativement 100 échantillons urinaires seront également analysés à l’insuline, une substance aux vertus glycogènes que le laboratoire de Pékin ne pouvait détecter. Le CIO a décidé de cibler les épreuves d’endurance, soit quatre disciplines majeures : athlétisme, cyclisme, natation, aviron.

Ce sont indiscutablement les tests rétroactifs à l’EPO-CERA qui suscitent le plus d’attente. Les résultats des rétro-analyses effectuées par le laboratoire de Chatenay-Malabry sur certains cas douteux du Tour de France 2008 ont été plus que probants : 3 cas positifs (Bernhard Kohl, Stefan Schumacher et Leonardo Piepoli) à cette EPO de la dernière génération sont venus s’ajouter aux 4 cas d’infractions déjà révélés pendant la compétition. Les quelque 400 prélèvements sanguins feront l’objet d’un premier screening au laboratoire de Lausanne (LAD). Cette méthode, mise au point par le LAD de Martial Saugy et les laboratoires Roche, qui ont commercialisé l’EPO-CERA sous sa forme thérapeutique (Mircera) à l’été 2007, a notamment l’avantage d’être rapide. Le LAD enverra ensuite les résultats suspects au laboratoire parisien de Chatenay-Malabry pour y être confirmés par la méthode d’iso-focalisation éprouvée lors des tests a posteriori du Tour de France. Ce procédé nécessite 72h et représente un certain coût (environ 200 euros).

Les tests urinaires à l’insuline seront effectués directement au laboratoire de Cologne.

Les opérations débuteront en janvier et les premiers résultats ne seront pas communiqués avant la fin du mois de mars. Le président du CIO Jacques Rogge avait déclaré qu’une dizaine de cas testés au JO avaient présenté des résultats douteux ne pouvant déboucher sur une analyse positive. Gageons que ceux-là figureront parmi le demi-millier d’échantillons rétroanalysés. D’ici là, pour reprendre les mots de Pierre Bordry, le patron de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), à propos des coureurs de la Grande Boucle, « certains vont mal dormir. » Ou passer un sale Réveillon.

La rédaction - Louis Chenaille