Dorin : « Un truc de dingue ! »

La biathlète française a surpris tout le monde, elle compris, en décrochant samedi la médaille de bronze du sprint. - -
Maintenant que vous avez reçu votre médaille, en revenez-vous un peu plus de votre performance ?
Non, je n’en reviens toujours pas. J’accuse un peu le coup au niveau de la fatigue mais je n’ai pas encore eu le temps de me dire : « T’as fait troisième aux Jeux olympiques ! »
Avez-vous ressenti une forte émotion sur le podium ?
Ce n’était pas le moment le plus émouvant. Ça l’était plus quand j’ai appris que j’avais cette médaille. Là, j’ai sauté partout pendant dix minutes. Et puis j’ai pleuré quand j’ai eu mon ami au téléphone. Il ne savait pas et c’était génial de lui annoncer. Maintenant, ça fait quelques heures mais je ne suis pas encore redescendue de mon nuage. Je plane un peu.
Que représente cette médaille ?
Je ne sais pas (rires). On s’entraîne beaucoup pour vivre des moments comme ça ne sourit pas à tout le monde. Ce qui m’arrive aujourd’hui est incroyable. Ça fait neuf ans que j’ai commencé le biathlon, que je suis sur les skis et derrière la carabine. C’est un plaisir et, quand il y a un aboutissement comme ça, c’est encore mieux. C’est le rêve de tout sportif.
Un rêve qui se concrétise dès vos premiers JO…
Ouais, c’est un truc de dingue ! Je ne comprends pas. Ce n’était pas à moi de le faire cette médaille. Je n’étais pas attendu. Comme quoi, il peut arriver tout et n’importe quoi aux Jeux. C’est fou.
« Je ne suis pas faite pour les projecteurs »
Comment vivez-vous toute l’agitation qui en découle ?
Je n’ai pas l’habitude et je ne dirais pas que je le vis bien. Ça fait beaucoup. Je me sens bizarre d’avoir plein de trucs (les micros) devant moi, comme ça (rires). Je ne suis pas trop faite pour être devant les projecteurs.
Votre médaille peut-elle vous donner des ailes pour la suite, et notamment la poursuite de mardi ?
Je ne sais pas, je verrai. Je n’y ai pas pensé pendant la course. Je n’imaginais même pas être sur le podium. J’avais le dossard 10 et la course n’était pas faite. Ma meilleure place sur un sprint avant aujourd’hui, c’était septième. Là, c’est quand même autre chose.
On va sûrement vous regarder autrement désormais…
C’est sûr mais ça ne change pas grand-chose pour moi. Je vais sans doute être plus stressée mais il peut tout arriver dans la course. Je peux craquer complètement en mettant tout à côté au premier tir, ou toutes les mettre mais être fatiguée en ski. Je ne peux pas faire de pronostics. J’aime la poursuite et ce sera un énorme plaisir de partir dans cette position. De toute façon, même si je suis dans les choux, mes Jeux son réussis.