Doucouré : « Je ne suis pas largué »

Après des saisons de galère, le champion du monde du 110m haies d’Helsinki en 2005 (28 ans) assure dans cet entretien à RMC SPORT qu’il sera de retour au top niveau dans huit mois, aux Jeux Olympiques de Londres, son objectif désormais avoué.

Ladji Doucouré, comment allez-vous après cette année 2011 qu’on peut qualifier de blanche ?

J’ai arrêté la saison plus vite que prévu, juste avant le Stade de France. Je me suis fait opérer en octobre 2010 et on m’avait prédit une année blanche. Cette année je n’ai pas voulu prendre de risque. Voir les championnats du monde de mon salon, ce n’était vraiment pas simple mais ce fut un choix. J’ai pu analyser les tactiques de course de mes adversaires. J’essaye de trouver des bonnes choses dans le fait d’avoir raté ces championnats. Je suis toujours motivé car j’ai pu voir que je ne suis pas largué. Je me suis construit un autre corps pour encaisser les futurs défis physiques.

Vous n’avez pas été épargné par les blessures…

Cela fait partie du jeu. Les cartes ont peut-être été mal distribuées avec moi (rires). Certains disent même que Doucouré (sic) est fini. Ok, je suis fini, peut-être, mais on verra dans quelques mois. Je ne suis pas attendu ? Tant mieux pour moi. J’ai changé. Avant je m’investissais trop, j’oubliais la récupération. J’ai envie de m’inscrire dans la continuité aujourd’hui. Je n’ai peut-être pas eu de chance par le passé mais je n’ai peut-être pas mis tous les atouts de mon côté. J’ai pris de l’âge, donc je fais plus attention à mon corps. J’ai 28 ans, j’ai envie de disputer mes troisièmes Jeux Olympiques. Avant je n’avais pas conscience des petits pépins physiques et des détails de récupération. Je suis dans un autre état d’esprit maintenant. Je ne pense qu’athlétisme !

Comment va s’articuler cette saison olympique ?

Cette année je vais faire quelques sorties mais je ne vais pas faire les championnats du monde (en salle) à Istanbul. Je ne pense qu’aux Jeux Olympiques. Je suis très concentré mais il faudra à un certain moment valider ma progression physique. Il faudra sans doute casser la routine et je pense faire deux ou trois sorties courant janvier.

Les Jeux Olympiques, c’est donc un aboutissement ?

Aux JO, j’ai envie de rêver, de me focaliser sur la victoire. Sur une course, je peux revenir à mon ancien niveau. Je sais que je peux revenir sur les Robles, Liu, Richardson et autres Oliver. Depuis tout petit je fais des grosses performances. Moi j’y crois, je suis revenu, je me suis reconstruit physiquement et moralement. Mais la seule vérité, c’est celle de la piste.