Dumerc : « Vice-championne olympique, ça claque ! »

Céline Dumerc - -
Céline, quelle sensation cette médaille d’argent vous procure-t-elle ?
C’est lourd ! Ce matin (samedi), j’avais un petit torticolis mais maintenant, je sais pourquoi. C’est que je me préparais à recevoir une médaille. Il n’y a pas de mots. C’est magique. C’est une médaille mais en plus, elle est magnifique ! C’est la fin d’une quinzaine merveilleuse pour tout ce groupe France. On a vécu de très, très bons moments. J’ai un petit goût d’inachevé pour ce soir (86-50 face aux Etats-Unis, ndlr). On n’a pas montré notre meilleur visage. On a eu un peu peur. Mais peur de quoi ? On n’aurait pas dû avoir peur contre les Etats-Unis. J’aimerais rejouer la finale pour montrer une meilleure image. Mais ça a été 15 jours de folie. On a puisé dans nos réserves. Et on y a laissé des plumes. De toute manière, l’équipe des Etats-Unis était bien au-dessus de nous.
Réalisez-vous le parcours que vous avez fait ?
On n’arrête pas de se dire depuis deux jours qu’on est finaliste. Pour certains sports, ça ne veut pas dire grand-chose, ça veut dire être dans les 12 premiers. On est vice-championnes olympiques. Ça claque, vice-championne olympique ! On se l’est répété pour essayer de réaliser. Moi, je ne réalise pas. Je ne sais pas quand je vais réaliser. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on n’oubliera jamais tous ces moments. On vit une carrière avec des hauts et des bas. Là, c’est quand même un sacré haut.
Vous avez conscience d’avoir fait, personnellement, un très grand tournoi (14,3 points de moyenne)…
J’en ai conscience parce qu’on en a beaucoup parlé autour de moi. Je ne suis vraiment pas du genre à vouloir les fleurs pour moi. Les performances personnelles, ce n’est pas ce qui m’anime. Maintenant, c’est clair que j’ai fait des choses magnifiques. J’en suis très fière pour ma famille. Je suis contente d’avoir réussi à m’éclater aussi. Ces dernières années, je n’étais pas au top. Je n’ai pas vécu des saisons faciles, que ce soit en club ou avec l’équipe de France. Réussir à me libérer comme ça, à produire un basket comme ça, c’est super. Parce que c’était aux Jeux Olympiques, qu’il n’y avait pas mieux pour faire ça. Je déprime parce que j’ai 30 ans et je fais le meilleur basket de ma vie !
Comment expliquez-vous votre réussite ?
Il n’y a pas de recette magique. Je sais qu’il y a, des fois, des obstacles qui se mettent tout seul dans ma tête. Il y a des connexions qui ne se font pas et je me mets des barrières. Là, j’étais tellement heureuse d’être ici, tellement libérée. Je n’avais pas forcément envie de jouer, juste d’être aux Jeux Olympiques. Et puis, en fait, quand tu y es, tu n’as pas envie d’être ridicule. Tu te donnes, avec beaucoup d’énergie. Comme je l’ai toujours fait. J’ai envie de donner le meilleur de moi-même. Et je fais attention à mes coéquipières. Je sais qui je suis. J’ai du caractère. Mais elles ont appris à me connaître. Je suis une pile électrique !
Le titre de l'encadré ici
P.Vincent : « Céline, c’est une leader » |||
« Céline Dumerc a été remarquable pendant toute la compétition, se félicite l’entraîneur des Bleues, Pierre Vincent. Je l’ai déjà vue être remarquable. J’ai eu la chance de beaucoup travailler avec elle (à Bourges, ndlr). Je suis heureux d’avoir pu croiser les parcours de Céline, de Cathy (Melain), de Tony (Parker), qui sont de grands, grands sportifs. On voit la performance chiffrée. Céline, c’est plus que ça. C’est une leader d’équipe, qui véhicule les valeurs fondamentales des sports collectifs. L’équipe passe avant tout. C’est ce qu’il faut mettre en avant. Outre son scoring, elle amène derrière toute une équipe. »