Epangue jette l’éponge

Gwladys Epangue, out pour les Jeux - -
A un mois et demi des JO de Londres, l’équipe de France olympique enchaine les désillusions. Quarante-huit heures après le forfait du recordman en salle au triple saut Teddy Tamgho et six mois après celui du gymnaste Thomas Bouhail, c’est au tour d’une autre grande chance de médaille d’or, Gwladys Epangue, de jeter l’éponge. La double championne du monde 2009 et 2011 de taekwondo a annoncé son forfait, les larmes aux yeux, lors d’une conférence de presse organisée mercredi matin à l’INSEP, où elle parachevait sa préparation olympique. Malgré son statut de n°1 mondiale, elle a fini par plier face à la tuberculose.
Déclarée il y a 3 mois, la maladie a touché une vertèbre. Malgré le traitement, l’os a eu du mal à se reconstituer, menaçant d’atteindre la moelle épinière. « Si ça casse, c'est fauteuil roulant à vie, résumait, lapidaire, Epangue. Donc j'ai fait un choix qui n'en était pas un. Il y a des Jeux, mais il y a seulement une seule vie. » La décision a été d’autant plus pénible à prendre que l’athlète de Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine, ne ressentait plus de douleur. « Je m’entrainais sans souci, dans ma tête je me disais que c’était jouable, mais à un certain moment, on a décidé de peser le pour et le contre. Et là je suis revenue sur terre. » « On a fait une surveillance très importante pour voir si cet os allait se reconstituer, raconte le médecin de l’équipe de France olympique, Philippe Le Van. Il a manqué du temps. »
Masseglia : « Je m’interroge sur sa capacité à revenir »
A 29 ans, quatre ans après le bronze à Pékin, elle se présentait à Londres au sommet de son art. La douleur est à la mesure de ce rendez-vous manqué. « C’est le coup le plus difficile de ma carrière (…), parce que les Jeux, c’est les Jeux. » A l’instar de Thomas Bouhail (gym) et Teddy Tamgho (athlé), Epangue ne prendra pas l’Eurostar. Retrouvera-t-elle son niveau ? « Elle pourra tout à fait repratiquer le taekwondo d’autant que c’est une très grande dame du sport français », promet Le Van.
Denis Masseglia, le président du Comité olympique français (CNOSF), qui n’a pas souhaité s’appesantir sur le « manque à gagner » en termes de médailles, s’interroge en revanche sur la capacité de la sportive à revenir au plus haut niveau. « Teddy est jeune, mais pour Thomas et Gwladys, je m’interroge… »