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Estanguet, l’heure du duel

Tony Estanguet, en route pour ses quatrièmes Jeux

Tony Estanguet, en route pour ses quatrièmes Jeux - -

Quatre sésames olympiques seront distribués du 4 au 7 avril à Pau aux kayakistes et aux « céistes » tricolores. En C1, le double médaillé d’or Tony Estanguet (34 ans) défiera le jeune et ambitieux Denis Gargaud. Un seul ira à Londres…

A 34 ans et après deux médailles d’or en 2000 (à Sydney) et 2004 (à Athènes), Tony Estanguet est face à l’un des derniers grands défis de sa carrière exemplaire : décrocher, dans un premier temps, une quatrième participation aux Jeux olympiques. Le chas de l’aiguille est étroit. Après une saison 2011 qu’il qualifie lui-même de « blanche », le Palois devra décrocher l’unique quota attribué dans la catégorie des C1 pour Londres. Dans le stade d’eaux-vives de Pau-Pyrénées, le porte-drapeau tricolore à Pékin devra faire oublier sa contre-performance aux Mondiaux de Bratislava (Slovaquie). C’était l’automne dernier ; Estanguet avait été éliminé en demies. Le titre chez les C1 était revenu à un autre Français, Denis Gargaud. Dans le Béarn, le Marseillais de 25 ans sera de nouveau sur la route du double champion olympique. Un adversaire de taille, salué par ses pairs pour sa fougue. « Depuis deux ans, Denis est devant moi au classement de la Coupe du monde, il est donc meilleur que moi aujourd’hui, il n’y a rien à dire », admet Estanguet.

Champion du monde 2009 et 2010, champion d’Europe 2011 avant de louper complètement sa deuxième partie de saison, le vétéran redoute de connaître le même sort que lors de la précédente olympiade, quand il avait échoué aux portes de la finale olympique à Pékin (9e). Une blessure aux lombaires a notamment gâché sa préparation lors du second semestre 2011. A-t-il rattrapé le temps perdu ? « Je suis bien, je ne ressens plus de gêne », assure-t-il. Pour preuve, son succès en février en Australie, vainqueur des championnats d’Océanie devant Gargaud et Michal Martikan, l’ogre slovaque et grand rival d’Estanguet pour l’éternité (2 titres olympiques, 4 titres mondiaux).

Candidat à la commission des athlètes du CIO

Début avril, Estanguet devra d’abord dompter le plan d’eau de Pau. Un bassin artificiel qu’il connaît par cœur, forcément, mais n’aime pas, pas plus que celui de Cunovo, en Slovaquie, là où Gargaud avait été sacré roi d’Europe. « Ici, il y a des mouvements d’eaux plus puissants que dans une rivière naturelle où le courant est plus calme, avec plus de place entre les portes. A moi de m’adapter mais à 34 ans ce n’est pas simple. » Il le faudra pourtant. « On est dans la dernière ligne droite, le scénario n’est pas évident, mais j’ai envie de continuer, je n’ai même pas pensé à ce que je ferais si je ne me qualifiais pas. » Il a pourtant quelques idées en tête. Son dossier de candidature à la commission des athlètes du Comité international olympique (CIO) est en bonne voie. Une consécration qui viendrait sceller une carrière d’exception, quel que soit le verdict de Pau le mois prochain.

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33 prétendants, 4 sésames… |||

Du 3 au 7 avril, les 33 meilleures embarcations de « céistes » et kayakistes tricolores tenteront de décrocher les quatre précieux sésames pour les Jeux. Dans le stade d’eaux-vives de Pau-Pyrénées, mis en service en 2008, la bataille va faire rage à tous les étages. En C1 (3, 4 et 6 avril), Gargaud, Estanguet et Peschier sont les favoris. En K1 (3, 4 et 6 avril), ça se jouera entre Neveu, Bourliaud, Combot et Lefèvre. En K1 dame (4, 5 et 7), Fer, 4e des derniers Mondiaux, devra se méfier de Lafont et de Loir. Enfin en C2 (4, 5 et 7), la paire Gargaud-Lefèvre compte bien faire la démonstration de son statut de double vice-championne du monde 2010 et 2011.

Louis Chenaille (avec O.S. à Pau)