RMC Sport

Flessel, le rôle de sa vie

Laura Flessel

Laura Flessel - -

Pour ses cinquièmes Jeux Olympiques, à 40 ans, Laura Flessel emmènera la délégation française ce vendredi soir à Londres lors de la cérémonie d’ouverture. Un honneur et une responsabilité à concilier avec son objectif individuel.

« J’ai trouvé le rimmel qui va avec le costume… mais je n’ai pas pensé au drapeau ! » Eclat de rire général. Le maquillage a été testé. Les ongles de ses mains et de ses pieds sont déjà bleu-blanc-rouge. La « Guêpe » sera plus belle que jamais ce vendredi soir au stade olympique de Londres, quand il s’agira pour elle de montrer le chemin des JO à la délégation française. A 40 ans, pour sa cinquième participation après Atlanta 1996, Sydney 2000, Athènes 2004 et Pékin 2008, Laura Flessel vivra un moment extrêmement fort lors de la cérémonie d’ouverture. Mais elle refuse encore, à quelques heures du show de Danny Boyle, de penser à ce rôle de porte-drapeau, d’anticiper les émotions.

« Pour vivre cet instant magique, je m’interdis de faire des plans sur la comète, assure-t-elle. Mon leitmotiv, c’est de ne penser qu’à m’entraîner. Je ne veux plus supputer, extrapoler… Je ne veux pas être déçue. Je sais que ça va être magnifique. » Mais impossible pour l’épéiste tricolore, quintuple médaillée olympique (deux en or, une en argent, deux en bronze) de ne pas aborder l’évènement en se sentant comme la capitaine des équipes de France. « Le message est de ne rien avoir à regretter, explique-t-elle. Nous sommes des conquérants. Maintenant, à nous les médailles. On prend tout. On va être des pickpockets ! » Et encore des rires.

« On ne travaille pas pour être deuxième »

La Guadeloupéenne est un hymne à la joie à elle toute seule. Au professionnalisme, à la persévérance, aussi. Au mois d’avril, après avoir manqué la qualification collective à Saint-Maur, elle a dû arracher son billet individuel lors d’un ultime tournoi à Bratislava (Slovaquie). Elle sait d’où elle est revient. Et c’est sûrement ce qui la pousse à demander le maximum aux 330 athlètes français en lice à Londres. « On ne travaille pas pour être deuxième mais pour la gagne. J’espère que cette motivation se lira et se retrouvera sur les rings, les tatamis, les courts de tennis, les piscines… » Deux cas pourraient pourtant faire douter Laura Flessel de sa capacité à assumer individuellement autant que collectivement : Jackson Richardson et Tony Estanguet.

Les deux derniers porte-drapeaux sont respectivement repartis d’Athènes et Pékin les valises vides de médailles. « L’expérience me permettra de faire attention à tous les travers, estime-t-elle, en pensant aussi aux tentations du village olympique. Mais il n’y a pas que l’expérience. Il y a l’envie, la fraîcheur, la gagne. » Les ingrédients pour une autre consécration, trois jours après la cérémonie d’ouverture ? « C’est avec les bonnes marmites qu’on fait les vieilles soupes », dit-elle en se mélangeant un peu les cuillères... Tout le monde a compris que la porte-drapeau voulait de l’or le 30 juillet. Comme Marie-Jo Pérec en 1996 (200m, 400m) et David Douillet en 2000 (+100 kg). Elle a déjà suivi leurs pas, un soir de cérémonie d’ouverture…

LP avec RM