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Fourneyron : « Valoriser ceux qu’on ne voit jamais »

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Valérie Fourneyron, la ministre des Sports, espère que les JO qui s’ouvrent vendredi à Londres, permettront à de nombreux athlètes tricolores, souvent dans l’ombre, de se mettre en avant.

Les athlètes ont-ils une feuille de route à tenir pour les Jeux Olympiques ?

L’objectif est toujours de s’améliorer (en 2008, les Bleus ont obtenu 41 médailles, ndlr). Sur 26 disciplines, 24 d’entre elles auront des représentants français. C’est la première fois. Il y a donc beaucoup de collectifs, et pour nos athlètes, cette fierté du maillot. Même ceux qui sont dans de grands championnats internationaux, il y a une réelle humilité au moment où on est comme les autres, au village olympique.

Allez-vous moduler les dotations allouées à chaque sport et chaque fédération en fonction de leur réussite et de leur prestige ?

Nous allons voir des sports qu’on ne voit jamais. Il y a une réelle nécessité de valoriser ces sportifs-là. Avec les fédérations, on travaille sur des objectifs de quatre ans. Nous avons des conventions d’objectifs qu’on retravaillera à l’issue de ces Jeux. C’est une sorte de valorisation des médailles. A Pékin, la première médaille d’or, c’était la lutte. Ça a permis de mettre en avant cette discipline jamais médiatisée. On a besoin de traiter tous les sports de la même façon, et de permettre à certains d’être enfin devant les écrans. C’est le cas du football féminin, qui a connu une explosion des licenciés.

Déjà neuf athlètes suspendus pour dopage avant même l’ouverture des JO. Faut-il se résigner à ce que le dopage fasse partie de certains sports au plus haut niveau ?

Il n’est pas question de se résigner. La sincérité du résultat, c’est l’essence même du sport. Il faut donc toujours continuer à lutter contre le dopage. Les progrès sont majeurs depuis que l’Agence Mondiale Antidopage a été créée. La mobilisation est de plus en plus importante et les dopés sont de plus en plus souvent retrouvés, et sanctionnés. Il y a des règlements disciplinaires qui font qu’en fonction des produits, c’est plus ou moins long. Puis il y a aussi des athlètes qui, après leurs sanctions, repartent sur leur carrière. C’est très bien de pouvoir faire amende honorable et repartir.

Regrettez-vous cette évolution financière du football, qui peut paraitre normale avec un nombre croissant de sociétés prêtes à y investir ?

Le football est un formidable sport populaire. Mais il y a aujourd’hui une véritable dérive financière qui conduit, certes des salaires importants, voire déraisonnables. Mais au-delà de ça, toute une réflexion – qui a été engagée d’ailleurs par Michel Platini – sur la nécessaire régulation du football professionnel. On a en France une direction nationale du contrôle de gestion. Ce contrôle doit être porté au niveau européen, ce qu’on appelle le fair play financier.