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Garonne, Loire, Rhin... Outre la Seine, peut-on se baigner dans les autres grands fleuves français?

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La France a investi massivement dans l'espoir d'offrir une baignade sûre aux Franciliens. Mais dans les autres fleuves de l'Hexagone, des questions sécuritaires ou sanitaires peuvent rendre la baignade dangereuse.

Cette fois-ci, c'est la bonne. Les triathlètes participant aux Jeux olympiques ont plongé dans la Seine ce mercredi 31 juillet. Un moment particulièrement attendu puisque le fleuve était au cœur de nombreuses attentions depuis plusieurs semaines. Le maintien des épreuves de triathlon et de nage en eau libre était questionné, en raison de la pollution de l'eau. Le triple effort masculin a même été décalé d'une journée en raison de mauvaises analyses.

Tant pour des raisons sécuritaires que sanitaires, les athlètes n'auraient pas pu plonger dans les autres grands fleuves français pour une épreuve du même type. Et il en va de même pour le grand public.

"De nombreux fleuves en France, notamment en zone urbaine, font l’objet d’une interdiction de baignade pour des raisons de sécurité (importantes variations de débit, présence de tourbillons ou de puissants courants sous-marins, etc.), et parfois sanitaires", précise auprès de BFMTV.com la Direction générale de la santé (DGS).

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Ainsi, qu'il s'agisse de la Garonne, de la Charente ou du Loiret, il est strictement interdit de se baigner dans la majorité des fleuves français. Quelques exceptions peuvent être recensées notamment aux abords de la Loire, du Rhin ou de la Meuse.

Ces décisions sont prises au niveau local. À chaque début de saison balnéaire, "les communes sont chargées de recenser les eaux de baignade publiques ou privées à usage collectif situées sur leur territoire", ajoute la DGS. Une carte interactive est disponible ici.

"Il est recommandé de se rapprocher des services des communes ou des offices du tourisme, qui apporteront des réponses au cas par cas", indique de sa part Antoine Vogrig, directeur adjoint chez l'établissement public Voies navigables de France.

Des contrôles sanitaires

Lacs, rivières... Au total, 1.286 sites de baignade en eau douce sont identifiés sur le territoire français, contre 2.075 en eau de mer. Un recensement mis à jour par les autorités le 22 juillet 2024. Des lieux dans leur très grande majorité situés sur les littoraux méditerranéen, atlantiques et sur les cotes de la Manche.

Ces lieux font l'objet d'une surveillance sanitaire décentralisée, menée par les Agences régionales de santé (ARS). Les prélèvements ont lieu dans les zones "où l'on s'attend à trouver le plus de baigneurs ou qui présentent le plus grand risque de pollution", qu'il s'agisse de points de baignade aménagés ou non.

"Un prélèvement est réalisé avant la saison balnéaire et un minimum de 4 prélèvements doit être réalisé pendant la saison balnéaire, avec un intervalle maximal d’un mois entre chaque prélèvement", précise le ministère de la Santé.

Les taux des bactéries Escherichia coli et des entérocoques intestinaux sont surveillés, indiquant une contamination d'originale fécale plus ou moins forte par endroits. "Une eau de baignade présentant une qualité dégradée peut entraîner des troubles pour la santé (dermatites, troubles gastro-intestinaux, otites, etc.) qui sont le plus souvent bénins", précisent les autorités sanitaires. Toutefois, les plus fragiles sont plus exposés à ces risques.

La baignade dans les lieux déclarés est toutefois très majoritairement sûre. En 2023, 90,4 % des sites de baignade qui ont fait l'objet d'un contrôle sanitaire ont été classés "d'excellente" ou de "bonne" qualité. À peine 2,9% sont qualifiés comme ayant une qualité de l'eau "insuffisante".

Alerte sur les "baignades sauvages"

Un autre danger plus discret fait l'objet d'une alerte annuelle des Voies navigables de France: la "baignade sauvage". Des personnes, surtout jeunes, s'aventurent dans les voies nichées sur les fleuves, mais aussi à proximité d'ouvrages comme les écluses et les barrages. Une pratique "particulièrement dangereuse".

"On voit des jeunes sauter depuis un pont ou une berge" alors qu'il existe un risque de "faible fond ou des ouvrages agressifs", alerte Antoine Vogrig. Parfois, sans qu'ils ne soient visibles, des pieux ou des structures en bétons sont effectivement sans ces plans d'eau. Le directeur adjoint regrette "beaucoup d'accidents" et de morts chaque année.

Tom Kerkour