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Gymnastique: Boyer radieuse aux Internationaux de France, De Jesus dos Santos dans le doute

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A l'occasion des Internationaux de France de gym ce dimanche, Marine Boyer a illuminé Bercy avec un passage remarquable à la poutre pour son premier sacre parisien. Vingt-quatre heures après son échec aux barres asymétriques en qualifications, Mélanie de Jesus dos Santos a terminé 6e sur cet agrès et a avoué ses faiblesses du moment.

Mélanie de Jésus dos Santos est en terrain conquis à Bercy, pour les internationaux de France de gymnastique. La petite Martiniquaise est la "chouchou" incontestée du public français. Loin des yeux mais pas loin du cœur, presque six mois après les débuts de son exil américain. La quadruple championne d’Europe a pu le vérifier. Problème, c’est que le doute colle au justaucorps de la gymnaste de 22 ans malgré tout l’amour qu’elle reçoit : "J’ai fait ce que j’ai pu. J’ai été très faible sur le mental. Il y avait une ambiance incroyable, on criait mon nom partout, ça m’a aidée mais aussi déstabilisée", avoue-t-elle en quittant la salle.

De Jesus dos Santos : "Je ne sais plus trop gérer mon stress"

Rien de dramatique. Elle a changé sa chorégraphie et plusieurs mouvements. Souvent, sur les dix petits centimètres de l’agrès, elle n’a pas su piler plusieurs réceptions. Avec 12,650, elle termine 6e d’une poutre où elle a déjà connu un or continental. Samedi, elle a chuté deux fois aux barres asymétriques, ratant la qualification, avant d’aller chercher, elle en était sûre, le ticket pour la finale à la poutre.

Dans le chaudron dominical de Bercy, MDJDS a repris le chemin d’une carrière qu’elle a failli stopper après les JO (10e au concours général, 6e aux barres). Elle n’en est qu’aux débuts de sa collaboration avec Laurent et Cécile Landi dans leur base texane : "Ça ne fait que quatre mois que j’ai repris l’entrainement mais je n’ai pas d’excuse à trouver. Je ne sais plus trop gérer mon stress. Même si je ne me suis pas trouvée si stressée que ça, c’est quelque chose que je dois travailler, ça prend du temps mais ça va venir." Elle prédit qu’elle sera plus forte à l’avenir. Elle arrivera sur la pointe des pieds du 29 octobre au 6 novembre à Liverpool pour les Mondiaux dans ce qu’elle avoue être une saison de transition.

Boyer : "C’est un truc de fou"

La confiance, Marine Boyer en a pris un grand bain pour sa première Marseillaise parisienne. Elle aussi a eu besoin de temps pour digérer ses JO ratés. Ce dimanche soir, avec un 13,750 elle a pris l’or. Sa note d’exécution lui permet de devancer l’Américaine Carey. Au bord des larmes : "Je suis supra-méga-contente après un début d’année compliqué. Après les JO j’ai fait une pause, il y a eu beaucoup de doutes. Je n’ai pas lâché, j’ai continué et je suis là, je gagne Bercy, c’est un truc de fou."

Hormis une petite erreur, elle a tout posé sans trembler. Revenue dans le jeu par "passion de la gym", elle accueille ce succès comme un encouragement. Un jalon aussi pour Paris 2024. Les épreuves de gym auront aussi lieu à Bercy. Dans le chemin olympique, "c’est bien de gagner ici et maintenant, c’est un point de départ." Pourtant, hier en qualif, tout a failli partir à l’eau dès l’arrivée sur l’agrès. Un pied en travers qui glisse, chute, le score aussi. "C’était un coup dur souffle-t-elle. Premier élément, ça chute. Mais on a beaucoup travaillé à l’entrainement d’aller au bout de se battre pour chaque dixième." Esprit de résilience, esprit de combat. Boyer est allée un peu plus vite sur la route que sa copine MDJDS. Coline Devillard a pris le bronze au saut comme Benjamin Osberger au sol pour compléter le bilan français de ces nouveaux internationaux de France.

Morgan Maury