
Harnois, la success story

Marlène Harnois - -
Elle était mal embarquée, menée par la Japonaise 4-0. Mais comme souvent depuis que cette Canadienne a pris la nationalité française en 2008, Marlène Harnois a réussi à se remettre dans le sens de la marche. A 28 ans, la pensionnaire de l’INSEP apporte à son pays d’adoption sa 29e médaille et au taekwondo sa première. Harnois a permis aux Bleus de ne pas terminer une deuxième journée bredouille. La France peut lui être reconnaissante.
En battant la Japonaise Mayu Hamada (12-8), la jeune femme s’est vengée de sa défaite en demi-finale, quelques heures plus tôt, face à la double championne du monde, la Chinoise Hou Yuzhuo (8-3), contre laquelle elle n’avait rien pu faire. Bronzée à Londres, la native de Montréal a confirmé son statut parmi les meilleures, elle qui était déjà troisième aux derniers Mondiaux, et championne d’Europe en titre.
Une touche à tout
En attendant l’entrée en lice samedi d’Anne-Caroline Graffe, championne du monde en titre (-73 kg), le taekwondo tricolore peut célébrer un destin hors du commun. Adolescente, le jeune Marlène a remporté de nombreux titres pour la province de Québec à l’escrime, au hand, et en snowboard. Touche à tout. A 14 ans, elle file au CREPS d’Aix-en-Provence pour démarrer une carrière de taekwondo avec Pascal Gentil (double médaillé de bronze olympique) et Myriam Baverel (vice-championne olympique). De 2002 à 2005, elle s’installe à Toronto où elle connait la galère après avoir laissé tomber le sport. Un dernier sursaut le renvoie en France. A Aix puis à l’INSEP, alors qu’elle devient française en 2008. Une naturalisation qui coïncide avec un premier titre européen chez les -63 kg.
Elle décide d’accroitre ses chances en descendant en -57kg. Un choix récompensé par une médaille de bronze aux Mondiaux en 2011, et un deuxième titre continental à Manchester, trois mois avant les Jeux. La Grande-Bretagne lui réussit bien. Jeudi à l’ExCel, Harnois a séduit avec sa fraicheur. On l’a vu sautiller dans tous les sens avec le drapeau tricolore sur les épaules. Avec Baverel, l’histoire continue. Avec la France aussi.