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« Harry Potter » est une légende

Le Suisse est l'un des héros de ces JO de Vancouver.

Le Suisse est l'un des héros de ces JO de Vancouver. - -

En remportant samedi sa quatrième médaille olympique, record absolu de sa discipline, Simon Ammann est entré dans l’histoire des JO d’hiver. Une belle revanche pour le Suisse, longtemps gêné par son aspect enfantin.

On ne choisit pas son surnom. Adolescent, Simon Ammann porte des lunettes. Et arbore un nez pointu. C’est avec cette bouille que le Suisse débarque, en 2002, aux JO de Salt Lake City. En petit comme en grand tremplin, l’or ne résiste pas à son talent. Ses sauts sont jugés prodigieux. Magiques même pour certains. Ne cherchez pas plus loin. Le surnom d’Harry Potter lui est tout trouvé.

Sauf qu’Ammann déteste son association avec le célèbre sorcier. Trop maigre, le Suisse entre dans le collimateur de la FIS qui souhaite voir ses sauteurs à ski prendre du poids. L’intéressé peine à se plier au règlement et gère mal l’abattage médiatique autour de lui. Les années passent. Les médailles se font rares. A Turin, il termine respectivement 38e et 15e des épreuves de saut. Curieusement, le déclic est là. Et les sensations reviennent. « J’ai réussi à rassembler les pièces du puzzle », explique Ammann.

 « J’ai eu l’impression de faire du vol à skis, pas du saut »

Après cinq ans de disette, celui que l’on surnomme désormais « Simi » brille en Coupe du monde à Lillehammer avant de rafler le titre mondial en grand tremplin en 2007, au Japon. La renaissance est fulgurante. Autant que le changement chez l’homme. Les lunettes ? Aux oubliettes. Son poids ? De 50kg en 2002, il est passé à 58kg aujourd’hui. Son talent ? Intact. Samedi, personne n’a pu rater son rendez-vous avec l’Histoire. Pas même les spectateurs du 30 km du ski de fond, postés à un kilomètre seulement du grand tremplin de Whistler. « J’ai eu l’impression de faire du vol à skis, pas du saut (…) C'est là-haut que je me sens chez moi. » Ammann a désormais tourné la page Harry Potter. Mais a gardé la même magie que le sorcier de la romancière J.K. Rowling. Ce n’est pas la Suisse qui s’en plaindra.

La rédaction - AD