Ils ont brillé, ils ont déçu

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Les Jeux Olympiques de Pékin ont rendu leur verdict et, à l'heure des comptes, certains athlètes repartent médaillés et plein de gloire, quand d'autres ont été loin des attentes placées en eux.
Ils ont brillé
Michael Phelps, plus grand athlète de l'histoire ?
Il l'avait annoncé, et il l'a fait : Michael Phelps a battu le record de médailles d'or sur une olympiade établi par le nageur Mark Spitz en 1972 à Munich. L'Américain s'est en effet imposé dans 8 finales différentes, agrémentées de 7 records du monde. Phelps est évidemment l'homme de ces Jeux, les finales de natation ayant été décalées le matin pour passer en prime time aux Etats-Unis. De plus, avec désormais 14 médailles d'or en trois olympiades, Michael Phelps est l'athlète le plus titré de l'histoire olympique. Durant sa semaine d'exploit, Phelps n'a tremblé qu'à deux reprises : en finale du relais 4x100 mètres, ou les Américains n'ont battu les Français que pour 8 centièmes, et en finale du 100 mètres papillon, où c'est « à la touche » qu'il s'est imposé d'un centième face au Serbe Milorad Cavic.
Usain Bolt et les miracles du sprint Jamaïcain
En sprint, les Etats-Unis ont bu la tasse. La faute à une nation et son champion : la Jamaïque et Usain Bolt. Agé de 22 ans, ce dernier a écoeuré la concurrence en remportant tout, d'abord le 100 mètres, ne courant à fond que 70 mètres tout en battant le record du monde (9''69). Il s'est ensuite attaqué à sa distance préférée, le 200 mètres, et a dû s'employer pour battre le record « imbattable » de Michael Johnson : en 19''30, il améliore de 2 centièmes le temps de l'Américain à Atlanta en 1996. Enfin, avec ses potes du relais et notamment Asafa Powell, il a remporté le relais 4x100 mètres, record du monde à la clé. Autant dire que le nouvel homme le plus rapide du monde est bien parti pour truster les podiums pendant plusieurs années. Derrière Bolt, les sprinteurs jamaïcains ont brillé : 3 Jamaïcaines sur le podium du 100 mètres, les titres en individuel sur 100 et 200 mètres hommes et femmes, le relais 4x100 mètres masculin, et le titre en 400 mètres haies féminin. Une vraie razzia rasta.
Alain Bernard, l'exploit d'une natation française qui s'affirme
Il y a encore 5 ans, personne n'osait y croire en France. Remporter des titres en natation, qui plus est sur l'épreuve reine du 100 mètres, semblait un lointain rêve pour les nageurs tricolores. L'avènement de Laure Manaudou en 2004 à Athènes a été le déclencheur d'une vague de succès. Ainsi à Pékin, outre les deux très belles médailles de bronze d'Hugues Duboscq en brasse, Alain Bernard a enflammé le Cube d'eau en remportant 3 médailles, dont celle du 100 mètres nage libre au prix d'un magistral duel avec l'Australien Sullivan. Médaillé d'argent avec ses compères du relais 4x100 mètres, il a également décroché le bronze sur 50 mètres nage libre. En une olympiade, Alain Bernard est devenu l'homme à battre du sprint.
Chris Hoy, patron de la piste
Avec ses 3 médailles d'or, à l'image de toute l'équipe britannique, Chris Hoy a régné sans partage sur la piste olympique. Le cycliste britannique a été sacré en vitesse individuelle, par équipes et en keirin. Du côté des Bleus, Mickaël Bourgain a décroché le bronze en individuelle et la France a remporté l'argent par équipes. Un bilan décevant pour les Français, qui n'ont rien pu faire face à l'hégémonie britannique.
Les handballeurs français sur le toit du monde
L'équipe de France de handball, baptisée Les Experts à Pékin, a permis à la France de terminer en beauté ces JO. Emmenés par Karabatic, Narcisse ou encore Omeyer, les Bleus d'Onesta ont bouclé la boucle après leurs titres mondiaux et européens : leur médaille d'or olympique vient couronner plusieurs années au plus haut niveau.
La Dream Team au rendez-vous
Après l'échec d'Athènes, les Etats-Unis ne pouvaient se permettre un nouvel affront en basket. Mike Krzyewski, coach issu du basket universitaire, a été chargé de faire cohabiter la pléiade de stars et de ramener l'or. Mission accomplie, avec une équipe bâtie autour de Kobe Bryant, Lebron James, Dwight Howard, Dwayne Wade ou encore Carmelo Anthony. Les USA n'ont pas fait de faux pas, s'imposant en finale contre une équipe espagnole qui a résisté avec brio. Les Américaines ont également régné sur le tournoi féminin, en battant les Australiennes en finale.
Ils ont déçu
Liu Xiang, l'espoir national déchu
Star numéro un des Jeux en Chine avec le basketteur Yao Ming, Liu Xiang aura parcouru 10 mètres durant les JO. Les 10 premiers de sa série de 110 mètres haies, avant d'abandonner pour cause de blessure. Un forfait en forme de catastrophe nationale pour les Chinois, et un champion obligé de s'excuser publiquement.
Laure Manaudou, le calvaire
8e du 400 mètres nage libre, 7e du 100 mètres dos et éliminée en demi-finale du 200 mètres dos : Laure Manaudou a vécu un cauchemar à Pékin. Star depuis son titre à Athènes en 2004, la nageuse française a payé le prix de ses nombreux changements d'entraîneur dans l'année précédant les Jeux. A tel point qu'elle s'est demandée à Pékin si cela « valait le coup de continuer ». Elle devrait finalement rebondir au sein du Lagardère Team à Paris, espérant retrouver rapidement les podiums.
Tyson Gay et le sprint américain à la rue
Champion du monde en titre du 100 mètres, l'Américain Tyson Gay n'est même pas rentré en finale à Pékin. Annoncé comme favori aux côtés des Jamaïcains Bolt et Powell, il a regardé la finale des tribunes, à l'image d'un sprint américain dépassé par la Jamaïque. Le calvaire a continué en relais, où les deux équipes de 4x100 mètres, hommes et femmes, ne se sont pas qualifiées pour la finale suite à des passages de relais calamiteux. Le triplé américain sur 400 mètres n'empêchera pas une sérieuse remise en question.
Tony Estanguet, loin du triplé
Porte-drapeau de la délégation française, le kayakiste Tony Estanguet s'apprêtait à réaliser un exploit : s'imposer une troisième fois en C1 après ses sacres à Sidney et à Athènes. Il n'aura finalement même pas passé le cap des demi-finales, parlant de « claque sportive » et devant se contenter de supporter Fabien Lefèvre, qui a sauvé l'honneur en rapportant l'argent en K1.