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"Je ne donne pas de l'argent pour me faire taper sur la gueule": vif échange entre Pécresse et Hidalgo lors de la préparation des JO

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À l'occasion d'une réunion du Comité d'organisation des JO, filmée pour un documentaire, la maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente d'Île-de-France Mobilités Valérie Pécresse, se sont écharpées sur les surcoûts de certains transports.

"J’aimerais bien que les partenaires autour de cette table disent du bien des transports en commun". Un documentaire de France Télévisions intitulé Le pari des jeux, dont les premiers épisodes ont été diffusés ce lundi 22 juillet, révèle un échange tendu et particulièrement cinglant entre Anne Hidalgo et Valérie Pécresse.

À l'occasion d'une réunion consacrée à la hausse du budget des Jeux en raison de l'inflation, les "réunions les plus tendues" selon Tony Estanguet, ce dernier s'est retrouvé au cœur d'une passe d'armes entre les deux élues. En quête de nouvelles solutions de financement, le patron de Paris 2024 était alors présent pour "demander un effort" aux pouvoirs publics, notamment sur les surcoûts répercutés sur les Jeux paralympiques chiffrés en "centaines de millions d'euros".

"Comme dans un vestiaire, ça frotte, c'est direct, ça bastonne un peu de temps en temps", commente l'ancien athlète olympique dans le documentaire.

"Je ne dis pas que Paris est une ville de merde"

Alors que la maire de Paris salue la "collégialité" des décisions, la baston, justement, viendra d'abord de Valérie Pécresse, présidente d'Île-de-France Mobilités (IDFM). Celle-ci s'alarme lors de cette réunion d'une enveloppe payée par l'institution passant de "200 millions" à "252 millions d'euros", un effort important.

"Si nous devons nous engager sur un montant supérieur, j'apprécierais que les partenaires autour de cette table disent du bien des transports en commun", lance-t-elle. Et d'ajouter:

"Et notamment des transports en commun JO, et disent du bien aussi des tarifs JO, car ils permettent de financer l’intégralité des Jeux et les surcoûts que d’autres ne veulent pas prendre en charge", lance Valérie Pécresse face à Anne Hidalgo.

"Et puis que l'on dise du bien des transports JO autour de cette table parce que je ne donne pas de l'argent pour me faire taper sur la gueule", insiste encore la présidente de la région Île-de-France, reprenant le micro.

"Franchement, la taxe foncière de Paris, elle est partie très largement là-dedans", se défend Anne Hidalgo avant de se faire interrompre par Valérie Pécresse. "Moi je ne dis pas que Paris est une ville de merde", tranche-t-elle.

"Mais moi non plus, je ne dirais pas tout ça", lui répond alors Anne Hidalgo. "Sur les transports, ça se discute", soupire Valérie Pécresse. La maire de Paris tente alors d'apaiser la discussion appelant à "chercher des solutions".

Durant la préparation des Jeux olympiques ces derniers mois, la maire de Paris avait à plusieurs reprises, fait part de ses inquiétudes concernant les transports franciliens. "On n'est pas encore prêts", lâchait-t-elle en janvier dernier. Les tarifs des transports réhaussés pendant les JO avaient aussi fait réagir la mairie de Paris, qui déplorait une "décision unilatérale de Valérie Pécresse".

L'entente cordiale devra encore durer quelques jours. La cérémonie d'ouverture des Jeux se déroulera ce vendredi 26 juillet sur la Seine, plus de 300.000 personnes sont attendues sur les berges du fleuve et des millions dans la région jusqu'au 11 août, puis pendant les Jeux paralympiques.

Nicolas Dumas avec Alixan Lavorel