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Jeux olympiques de Tokyo: l'objectif de médailles pour la France est connu

Dans moins d'un mois, les athlètes de la délégation française défileront lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Tokyo. Cinq ans après Rio et les 42 médailles glanées, quel est l'objectif du clan tricolore pour cette édition 2021? Claude Onesta, manager de la haute performance à l'Agence nationale du sport (ANS), fait le point.

D'ici quatre petites semaines, tous les regards seront tournés vers la capitale japonaise pour le début des Jeux olympiques de Tokyo. Une édition 2021 qui a eu le temps de nourrir encore davantage d'attente dans le clan tricolore après le report d'un an en raison de la pandémie de Covid-19. Si les conditions seront particulières pour les athlètes mais aussi en tribunes, l'équipe de France promet d'arriver gonfler à bloc pour arracher un maximum de médailles durant la quinzaine.

40 médailles visées pour les Jeux, 35 pour les Paralympiques

Manager de la haute performance à l'Agence nationale du sport (ANS), Claude Onesta a fait le point sur les objectifs des Bleus pour cette XXXIIe olympiade de l'ère moderne. Le contexte sera forcément particulier, rappelle-t-il, avec l'absence pour beaucoup de disciplines de grands rendez-vous internationaux ces derniers mois.

"Le peu d’analyse pour nos athlètes et la concurrence rend encore plus aléatoire les projections que l’on peut faire, assure l'ex manager de l'équipe de France de handball (2001-2016). Il y a des acteurs sérieux qui font ces projections. On croise nous-mêmes ces résultats. On se rend compte que les conclusions à ce jour, avec toute la distance qu’il faut prendre, nous annoncent un bilan de médailles quasi équivalent aux 42 médailles à Rio. On nous projette autour de 40 médailles. Pour les Paralympiques, on est sur 35 médailles au lieu de 28 à Rio."

Une prime pour les entraîneurs des athlètes médaillé(e)s

Claude Onesta a également révélé que l'ANS versera une prime aux entraîneurs des sportifs médaillés cet été aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo. Une prime qui correspondra à un peu plus de la moitié de celle des athlètes, qui s'établissent à 65 000 euros pour une médaille d'or, 25 000 euros pour l'argent et 15 000 euros pour le bronze. Les coachs, eux, percevront 35 000 euros en cas d'or olympique, 15 000 euros pour l’argent et 15 000 euros pour le bronze.

"Moi j’avais la chance d’être dans une Fédération où les primes étaient identifiées et prises sur le budget fédéral. Mais beaucoup de fédérations, même si elles le souhaitaient, n’avaient pas les moyens pour permettre cette valorisation. Donc la volonté ça a été d’identifier que les entraîneurs, ceux qui réalisent au quotidien avec leurs athlètes la performance, soient reconnus comme des gens influents et que le pays d’une certaine façon sache les remercier. Cela fait partie du métier d’entraîneur de savoir que l’on peut être malmené dans certaines circonstances, mais je crois que la contrepartie nécessaire c’est que l’on peut être reconnu, valorisé, récompensé quand ça marche." Cette prime devrait représenter un budget d’environ 1,3 million d’euros en se basant sur les résultats de Rio.

L'ANS veut assurer un revenu annuel aux sportifs tricolores

Enfin, l'Agence nationale du sport (ANS) a également rappelé son dispositif de suivi des athlètes olympiques. Un "cercle de haute performance" avec 404 sportifs ayant un potentiel de médaille aux Jeux Olympiques (351 pour les Jeux d’été et 53 pour ceux d’hiver) a été identifié. L’instance leur assure un revenu minimum de 40 000 euros annuel.

"Nous souhaitons cibler l’aide sociale de l’Etat vers celles et ceux qui en ont besoin, pas vers les stars", assure Claude Onesta qui veut couper court à l’image des sportifs de haut niveau français vivant dans la pauvreté. 80% de ces 404 sportifs ne bénéficient plus des aides sociales car ils sont au-dessus des plafonds de revenus, a-t-il rappelé. Ceux qui ne sont pas dans le cercle de haute performance mais seront aux Jeux Olympiques et Paralympiques recevront une prime de 4 000 euros "pour les valoriser". "On ne s’occupe pas que de ceux qui rapportent des médailles", précise Onesta. Cela devrait concerner une population d'environ 150 personnes sur les 500 athlètes Français présents aux Jeux.

Julien Richard avec C.P