JO 2018: le halfpipe est-il devenu trop dangereux?

Kevin Rolland - AFP
Trois chutes. Une sur chacun de ses runs. Médaillé de bronze il y a quatre ans à Sotchi, Kevin Rolland a vécu un calvaire jeudi en finale du ski halfpipe. Touché au dos, il va devoir passer des examens pour déterminer le degré de ses blessures. Mais il n'est pas le seul à s'être retrouvé au sol sur la piste du Phoenix Parc. Comme lui, Thomas Krief a été victime d'une chute lors de son premier passage, l'obligeant à abandonner en pleine finale. Le Néo-Zélandais Byron Wells n'a même pas pu y prendre part. Une lourde chute à l'échauffement l'a contraint à déclarer forfait.
En qualifications, le Suisse Joel Gisler avait lui mis plusieurs minutes à récupérer après être lourdement tombé sur l'arête du pipe, ce demi-cylindre de près de 260 mètres de longueur où les concurrents doivent enchaîner les figures jusqu'à 10 mètres de hauteur. Mêmes les meilleurs n'échappent aux chutes. En finale, l'Américain David Wise est notamment tombé lors de ses deux premiers runs, avant de se reprendre lors du troisième pour signer le meilleur score de la finale et conserver son titre olympique.
Discipline particulièrement exigeante, intégrée au programme des JO depuis Sotchi, le halfpipe pousse également ses pratiquants à élever sans cesse leur niveau et donc à prendre de nouveaux risques, en ne pardonnant aucune erreur et en poussant les corps à bout.
"On prend énormément de risques"
Déjà victime il y a un an d'une rupture des ligaments croisés des deux genoux, doublée d'une fracture du plateau tibial gauche, Thomas Krief peut en témoigner. "C'est vrai qu'à chaque fois que l'on tente des trucs, on n'a pas trop le droit à l'erreur parce qu'on est haut et qu'on fait beaucoup de tours (figures). Ça n'arrête pas d'évoluer tous les ans et maintenant on prend énormément de risques. Forcément, il y a des petites chutes et il y a des jours où c'est plus grave que d'autres", confiait à RMC le Grenoblois, dixième des qualifications, après son abandon en finale.
Pour Kevin Rolland, le halfpipe ne serait toutefois "pas plus dangereux que le ski alpin, ou que le boardercross". "Oui, on pousse les limites, mais ce n’est pas parce que je me suis éclaté aujourd’hui que c’est un sport plus dangereux que les autres", soulignait le skieur de La Plagne, très marqué physiquement après la finale. "Ce qui me fait le plus mal, c'est d'être déçu. De ne pas avoir posé un seul run en finale. J'ai vraiment tenté le tout pour le tout, je rêvais un peu d'un miracle", a-t-il poursuivi, ne mettant pas non plus en cause le parcours. Entre souffrance et émotion.
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