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JO 2022: Fillon Maillet en mode Robocop, les larmes de Pinturault… les souvenirs marquants des reporters RMC Sport

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Au lendemain de la clôture des Jeux olympiques de Pékin, nos quatre envoyés spéciaux en Chine racontent leurs moments marquants de la quinzaine chinoise.

Morgan Maury : les adieux de Shaun White

"Les larmes de Shaun White, 35 ans. Dernier envol pour le triple champion olympique de snowboard. La médaille n’est pas loin mais le dernier run olympique de la "tomate volante" se termine les fesses dans la neige. Très ému, il dit au revoir à "l’amour de ma (sa) vie." Avec Eileen Gu, il est le seul sportif de ces JO à avoir déplacé les foules de volontaires, d’athlètes, de suiveurs, pour l’un de ses passages. Incapable d’enchaîner deux interviews sans fondre en larmes après sa finale, le Californien aussi doué en skateboard a été crucifié par le triple cork du Japonais Hirano, un autre genre d’homme volant, mesuré à 1m55. La figure que White a créée sans jamais la poser a scellé le sacre d’Hirano et la fin de Shaun White. Une belle fin sans médaille (4e) dans une finale au niveau hallucinant. White pourra se consoler en se disant que c’est lui qui a poussé ses jeunes adversaires à le surpasser."

Julien Richard : Fillon Maillet en mode Robocop, les faux spectateurs, les volontaires...

Spécialiste du biathlon, Julien Richard fut le témoin privilégié des exploits des Français, vainqueurs de sept médailles aux Jeux. Mais le reporter RMC Sport ne retient pas que les triomphes de QFM&Co... Ecoutez ses savoureux souvenirs dans la vidéo ci-dessous.

Arnaud Souque : les larmes de Shiffrin et Pinturault

"Je voulais vous parler de la tristesse, du vague à l’âme, de la détresse de ces champions d’exception quand les choses ne marchent pas… Façon pudique de dire quand tout va de travers, et quand la réussite fuit comme de l’eau entre les doigts. Ce genre de moments vécus ici en Chine par les deux skieurs en activité aux palmarès les plus étoffés, Shiffrin chez les filles, Pinturault chez les garçons. L’Américaine et le Français ont traversé la quinzaine comme deux âmes en peine, venus pour tout rafler et repartis les mains vides. Une similitude poussée jusque dans les émotions exprimées par ces champions. A 24h d’intervalle, lors de leurs deux échecs majeurs respectifs, ils vont se retrouver face à la presse et craquer.

Mikaella Shiffrin d’abord. C’est pas la fin du monde de perdre une course dit-elle avant de parler de son papa, son idole, son phare, décédé brutalement il y a deux ans. "Il me dirait probablement de passer à autre chose mais il n’est pas là" dira ce jour-là la skieuse du Colorado. Même piste, un jour plus tard, même désillusion pour Alexis Pinturault qui craque. Voilà une scène raccourcie mais qui, sur le coup, a bien duré deux interminables minutes. Et on ne peut pas, en tant que témoin de la carrière de ces champions et en particulier de celle d’Alexis Pinturault, rester totalement insensible.

Ces sanglots lâchés à une poignée de journalistes assidus auprès du skieur sont aussi la preuve d’un lien, d’une attache, d’un respect mutuel. Peut être quelque part aussi une manière pour le sportif d’exorciser dans une sorte de psychothérapie à chaud. Cette détresse ne peut en tout cas laisser insensible quand on connaît les sacrifices réalisés pour atteindre l’objectif d’une vie. Elle procure une émotion forcément différente par rapport à celle d’une victoire. Une émotion pourtant tout aussi intense. Tout aussi troublante."

Valentin Jamain : enfin la consécration pour Papadakis et Cizeron

"En suivant les sports de glace lors de ces Jeux, comment ne pas s’arrêter sur le sacre du couple français Gabriella Papadakis-Guillaume Cizeron ? Cela peut paraître évident, simple voire basique, mais leur titre fut un grand moment de ces Jeux. Voir exulter les danseurs sur glace lors de l’annonce de leur victoire disait tout de leur soulagement et de l’attente qu’ils avaient d’eux-mêmes. Car ils avaient annoncé leurs ambitions d’entrée : "on vient pour l’or et rien d’autre". Il faut assumer derrière. Cette consécration est belle car Gabriella Padakis et Guillaume Cizeron ont tout bien fait depuis quatre ans, et ce titre qui leur avait échappé pour une histoire de robe dégrafée.

Depuis ce 19 février 2018, pas une seconde ne passait sans qu’ils ne pensent au titre olympique. Depuis ce temps, chaque petite chose de leur quotidien était faite pour être prêts le jour J. "Il n’y avait que ça qui existait", confiait Papadakis après leur succès. Tout a été fait en fonction. Le Covid, notamment, les a obligés à s’arrêter vingt mois à partir de janvier 2020 ? Ils restent sur Montréal, en profitent pour travailler différemment et choisissent de faire certaines impasses sur des compétitions, de repousser leur retour. Tant pis pour leurs titres européens et mondiaux, abandonnés pour présenter les chorégraphies les plus parfaites possibles. Ils ont peaufiné chaque mirco-détail de leurs danses. Ils sont arrivés à Pékin avec les programmes les plus aboutis de leur vie, techniquement, physiquement, émotionnellement. Les Tricolores, sûrs de leur force, faisaient mine de ne pas trop ressentir la pression, malgré l’énorme stress qu’ils avoueront après leur passage.

"Ils ont fait tapis", disait Nathalie Péchalat, ancienne patineuse et présidente de la Fédération Française des Sport de Glace après leur victoire. Et ils ont bluffé tout le monde, le public, les journalistes et les juges. Record du monde et médaille d’or incontestés. Ce titre est beau parce qu’il est le fruit d'une olympiade faite de véritables sacrifices, parce qu’il a fallu digérer une terrible déception quatre ans plus tôt. Et surtout parce qu’il est mérité."

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