JO 2022: "Je vise de belles choses", avance Noël avant le slalom

Clément Noël, déjà un mot sur cette piste olympique de slalom, que vous inspire-t-elle ?
La piste est facile. Après est-ce que c'est bien, est-ce que c'est mal ? Je ne sais pas, j'ai déjà été bon ou mauvais sur tout profil de piste donc ça ne me pose pas de problèmes. Ce qui est sûr, c’est qu'une piste et une neige faciles font que c’est difficile d’aller vite et donc tout le monde aussi va bien skier. Il va donc falloir élever le niveau par l’engagement et la justesse. C’est vraiment différent de ce qu’on peut on peut avoir je pense par exemple cette année à la deuxième manche de Kitzbühel où tout était difficile. Là tout sera facile je pense et il va falloir sortir du lot d’une manière ou d’une autre.
Vous avez une victoire cette saison en Coupe du Monde, à Val d'Isère. Vous pouvez légitimement viser de belles choses ici...
Oui de belles choses c’est ce qu’on peut dire pour ne pas les citer. Oui, oui je vise de belles choses c’est sûr, après il faut que j’ai le bon état d’esprit et que je sois dans un bon jour. Mais si tout s'aligne, je peux viser de belles choses légitimement. Après tout peut se passer c’est les Jeux, tout est remis à zéro. Il va vraiment falloir s’envoyer très très fort parce que tout le monde va bien skier
Est-ce qu’il y a une forme de pression sur ces JO ?
Pour l’instant non. D'autant que j'ai moins à perdre que si j’arrivais ici en ultra-favori. Mais d’un autre côté, comme la Coupe du monde ce n’est pas génial cette année, j’aimerais bien réussir ici à remplir un de mes grands objectifs. Donc ça met une autre pression.
Vous avez écrasé la concurrence en début d'hiver à Val d'Isère. Vous êtes à deux doigts d'en faire de même juste avant Noël à Madonna Di Campiglio, et puis vous sortez de la piste à quelques piquets de la fin alors que vous alliez gagner... Ça a été un tournant dans cet hiver finalement un peu maussade ?
Je ne sais pas. Je ne dirais pas que c’est Madonna. Ça n'a pas entamé ma confiance, j’étais toujours aussi confiant après. J’imagine que c’est plutôt Adelboden, où je suis sorti en première manche en skiant pas très bien, en n'étant pas dans le rythme. Après j’ai essayé de changer des choses, j’ai cogité, et je n'ai pas réussi à trouver les solutions que ce soit à Wengen ou ailleurs. A chaque fois mes premières manches étaient bonnes mais en deuxième je n’arrivais pas à concrétiser. C’est dû aussi au fait que le niveau est très dense sur au moins 30 personnes et qu'il n’y a pas le droit à l’erreur. En deuxième manche quand on est tous devant, on doit continuer à attaquer et c'est ça que j’ai mal réalisé. Pour différentes raisons à chaque fois, mais en tout cas je n'ai pas trouvé la clé. J’espère que je me suis bien reposé, j’ai pensé un peu autre chose, j’ai fait une semaine sans ski avant de venir. C’est dans la tête, il faut être au bon endroit au bon moment et bien dans sa tête.
Vous avez parlé de la densité. 14 garçons sur le podium cette saison en Coupe du monde en slalom, 6 vainqueurs différents en 6 courses, comment on explique ça ?
Comme je vous le disais, les trente premiers sont plus serrés que jamais, et à chaque fois il y a des surprises en deuxième manche. Après je ne pense pas qu'il y ait plus de gens qui jouent légitimement la victoire que les autres années. Si on prend la course de manière normale en termes de niveau de ski, je ne vois pas beaucoup plus d’adversaires directs qu’avant. Mais le niveau est quand même hyper dense et donc personne n’a le droit l’erreur. Quand quelqu’un fait une erreur, elle est sanctionnée directement.
A part vous, qui sont les favoris ?
Si je regarde de manière un petit peu posée, je dirais qu’il y a Vinatzer, Jakobsen, Braathen et Solevag. Et puis il ne faut pas oublier Schwartz qui a gagné le dernier globe de slalom. Sauf qu’on est sur les Jeux olympiques, donc c’est tellement particulier que ce n’est pas comme si on pariait sur le vainqueur du classement de la Coupe du monde en fin de saison. Si je devais parier sur le vainqueur du globe je pense que je serais meilleur que si je devais parier sur une course d’un jour comme les JO. Il peut vraiment tout se passer. Il faut se méfier de tout le monde et donc il faut se méfier de personne et se concentrer sur soi (rires) ...