JO 2024: après la polémique de la cérémonie d'ouverture, le "Festin des dieux" attire à Dijon

La polémique autour de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques continue. Mardi, Donald Trump l'a qualifiée de "honte", tandis que le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné "l'immoralité commise contre le monde chrétien". En cause, le tableau "Festivité", mettant en scène des drag-queens autour d'une table, a été interprété par certains comme une moquerie de la Cène, le dernier repas de Jésus.
Le chanteur Philippe Katerine, apparu quasi nu et peint en bleu dans ce même tableau, a formulé un mea-culpa, mais les organisateurs persistent: ils se sont inspirés des fêtes païennes des dieux de l'Olympe et du tableau Le Festin des dieux.
Ce dernier, peint vers 1635-1640 par Jan Harmensz van Biljert, est visible dans un petit musée à Dijon, qui connaît un succès inattendu depuis.
"La polémique nous a poussés à venir"
Accrochée dans l’une des petites salles de cet ancien hôtel particulier, l’œuvre attire toutes les curiosités. "Tout le monde en parle, on habite à côté, on est venu le voir", témoigne Lou, habitante de Dijon. "C'est la première fois que je viens dans ce musée, c'est la polémique qui nous a poussés à venir", ajoute-t-elle.
Ce tableau, inspiré de la Cène, représente le festin des dieux de l’Olympe. Et devant eux, Dionysos, à moitié nu. Un peu comme un certain Philippe Katerine à la cérémonie.
Une évidence pour Aline: "Il y a plus de lien entre le tableau qu'on voit là et le tableau de la cérémonie, que la Cène. Pour moi, il y a plus le sens de la festivité", assure-t-elle.
La fréquentation du site internet du musée explose
Depuis quatre jours, la popularité du tableau et de l’établissement ne cesse de grimper. Un intérêt impressionnant selon Marc-Antoine Santopaolo, le secrétaire général du musée.
"On a multiplié par mille la fréquentation du site internet, assure-t-il. On était à 150 (personnes), on est à 150.000 par jour maintenant".
Le phénomène est difficile à comprendre pour la direction, car le tableau n’est pas officiellement une source d’inspiration pour les créateurs de la cérémonie. "On n'a pas eu de contact avec les organisateurs ou avec la direction artistique à ce sujet", précise le responsable.
Une fête païenne
"Vous ne trouverez jamais chez moi une quelconque volonté de moquerie, de dénigrer quoi que ce soit", a assuré Thomas Jolly, directeur artistique de la cérémonie, affirmant voir voulu faire "une grande fête païenne reliée aux dieux de l'Olympe".
"Ce qui est sûr, c'est qu'avec Thomas Jolly, on n'a jamais parlé de religion, ni de la Cène", a répondu le chanteur Philippe Katerine dans les colonnes du Monde mardi. Bonne nouvelle pour les visiteurs: le musée est gratuit depuis le début du mois de juillet.