JO 2024: Bessaguet et Quiquampoix éliminés en qualifications, douche froide pour l’équipe de France de tir

Ils ont longtemps regardé le tableau des scores. Puis ont du se rendre à l’évidence. Médusés. Incrédules. La mine déconfite. Les membres de l’encadrement de l’équipe de France de tir ont vécu une (nouvelle) journée douloureuse, à Châteauroux, ce dimanche. Jean Quiquampoix, et plus encore Clément Bessaguet faisaient figure de valeurs sûres en vue de rehausser un bilan tricolore maigre, avec la seule médaille d’argent de Camille Jedrzejewski, samedi. Ni l’un, ni l’autre ne sera en finale du pistolet vitesse 25 mètres. "Une douche froide", reconnaît le directeur technique national Gilles Muller.
A la lecture des résultats des derniers mois, ce n’est pas vraiment une surprise pour Quiquampoix, seulement 22e, et globalement pas au niveau requis pour rentrer en finale, sauf sur sa première série de tirs. Les plus optimistes se disaient sans doute que le Marseillais d’adoption saurait se transcender pour ce type de rendez-vous qu’il connaît par cœur. Qu’il serait frappé par la magie des Jeux, en somme. Mais le champion olympique sortant s’est heurté à une réalité très terre-à-terre dans cette discipline. Sans aucun podium mondial cette saison, le médaillé d’argent de Rio en 2016 a manqué de repères. Et de confiance.
"C’est clair que j’étais moins confiant qu’à Tokyo", analyse-t-il. "Après Tokyo, je n’ai pas eu assez de temps pour me reconfigurer. Puis j’ai couru après la qualification (pour Paris 2024, NDLR). J’ai connu des problèmes mécaniques. Le pistolet n’était pas fiable. Cela a été éprouvant. Peut-être que moralement, j’étais au bout du cycle." Il n’empêche que devoir le chercher dans la deuxième moitié du classement des qualifications reste une déception. "C’est vrai que depuis Tokyo c’était plus difficile pour lui", expose son entraîneur Hervé Carratu. "Mais, ces derniers temps, il était bien remonté. Et depuis un mois, il était vraiment dans le coup."
Et que dire alors de son compagnon d’entraînement, Clément Bessaguet. Numéro un mondial, vice-champion du monde en titre, deuxième de l’une des dernières manches de Coupe du monde à Baku et du tournoi de qualification olympique de Rio au printemps, le Montpelliérain d’origine ne manquait pas de certitudes en arrivant en terres berrichonnes. "Tout le monde est venu le voir pour lui dire que c’est lui le meilleur", raconte le directeur technique national Gilles Muller. "Oui, c’est le meilleur. Mais pas aujourd’hui."
Factuel à la lecture de la septième place finale de celui qui s’entraîne à Marseille. Cruel aussi. Car, comme à Tokyo, il y a trois ans, Bessaguet rate la finale au nombre de mouches (lorsqu’un tireur atteint le centre exact de la cible), alors qu’il était à égalité parfaite (585) avec l’Allemand Florian Peter après soixante tirs. Rageant. "J’ai bien géré la pression. Je fais quand même un bon match. 585, c’est un bon score. Mais il me manquera sans doute 1 point pour passer", avait lucidement concédé l’ancien électricien, en attendant les résultats du dernier groupe de tireurs. Il regrettera sans doute longtemps une dernière série à 94 qui l’a remis sous pression, alors que jusque-là "le job avait été fait", comme l’analyse Hervé Carratu. L’entraîneur tricolore qui s’apprête, avec d’autres, à devoir peut-être disputer un autre match, dans les prochains mois. "On entend depuis qu’on est ici, des bruits qui font état d’une volonté de certains de remplacer la discipline (le pistolet vitesse 25 mètres). On est en train de se battre contre ce courant de pensée qui est minoritaire."
Si Quiquampoix et Bessaguet veulent une nouvelle chance à Los Angeles, dans quatre ans, cette bataille devra être gagnée.