JO 2024: comment s'est préparé l'Institut Pasteur pour traquer les virus

Athlètes, touristes... Quelque 15 millions de personnes sont attendues cet été pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Paris va brasser des millions de personnes et avec eux des agents pathogènes (virus, bactéries, parasites en tous genres) qui pourraient alors se propager rapidement.
Santé publique France a indiqué qu'elle allait être particulièrement attentive aux infections d'origine alimentaire, aux arboviroses (chikungunya, dengue, Zika) ou encore à la rougeole pour le volet infectieux.
Car à quatre jours des JO, le nombre de cas importés de dengue dépasse déjà 2.800 en métropole, dépassant sur la première moitié de l'année le record historique de l'année dernière.
Alors pour éviter les épidémies, l'Institut Pasteur s'est préparé en conséquence, depuis un an et demi. Il a notamment développé la Cibu, la Cellule d’intervention biologique d’urgence.
Badge scanné, les portes se suivent entre les blouses et les murs blancs du laboratoire. Les hôpitaux et les autorités sanitaires envoient ici des prélèvements sanguins ou salivaires.
“Dans le cadre des JO, on a élargi notre gamme de tests aux maladies tropicales comme le paludisme, la dengue, le chikungunya”, explique Jessica Vanhomwegen, responsable du pôle d'identification virale.
Objectif, poser des diagnostics rapides
“Là où avant, on pouvait rechercher entre trois et cinq virus en un seul test, ce qu’on a fait, c’est développer des tests qui, à partir d’un seul échantillon, nous permettent de rechercher la présence de 24 virus ou bactéries en moins de deux heures et donc identifier la cause de la maladie”, précise-t-elle.
Dans une autre salle, l'ingénieure Charlotte Balière pousse l'analyse des prélèvements. “En 15 minutes, on a les premiers résultats”, assure-t-elle. Car il faut aller vite, insiste Laurent Dacheux, responsable adjoint de la Cibu.
“S’il y a des personnes qui sont susceptibles d’être atteintes par des maladies très contagieuses comme Ebola, elles sont isolées dans des chambres particulières. Et il faut absolument poser le diagnostic le plus rapidement possible pour confirmer cette mise en quarantaine. Et parfois, on fait un diagnostic de grippe, mais tant mieux”, pointe-t-il.
Vingt chercheurs et ingénieurs se succèdent ici jour et nuit, sept jours sur sept. Trois renforts ont été recrutés pour les JO.