JO 2024: "Il y avait des soirs où je pleurais", le blues du breakeur français B-boy Dany Dann

La descente après l'euphorie. Après les Jeux olympiques 2024 de Paris, la gestion des émotions s'annonçait difficile pour les athlètes français. B-boy Dany Dann (36 ans) en fait ainsi l'amère expérience. Dans une interview publiée dans Le Parisien, mercredi 12 février, le médaillé d'argent en breaking admet avoir du mal à gérer cette "chute".
"Quand j'étais tout seul, c'était dur. Il y avait des soirs où je pleurais. Pourquoi? Je ne savais pas. J'en avais juste marre d'être comme ça", confie celui qui est aide-soignant à la ville.
"Qu'est-ce que je vais faire? Qu'est-ce qui va me donner encore des émotions? Qu'est-ce qui va me faire frissonner? Qu'est-ce qui va me faire me lever le matin pour aller à l'entraînement? Quel objectif sera plus grand que les JO?", s'interroge Dany Dann, pseudonyme de Danis Civil.
"J'ai perdu l'envie. Je suis retourné à la salle une fois avec mon coach, ça a duré 36 minutes. (...) J'ai compris que non, ce n'était pas le moment de revenir. C'était deux mois après les JO", raconte aussi le Guyanais, qui "n'imagine pas" son état mental s'il n'avait pas conclu la quinzaine olympique sans médaille autour du cou.
Dany Dann s'était incliné en finale de breaking contre le Canadien Phil Wizard. Les trois rounds avaient été accordés à son adversaire par les juges.
Dicko: "Comprendre que c’est terminé, ça fait mal"
Début janvier, la judokate Romane Dicko, qui a décroché le bronze individuel et l'or par équipe, a tenu un discours semblable début janvier au micro de RMC: "Ce n’était pas une période hyper simple l’après-JO. Comprendre que c’est terminé, que c’est de l’histoire ancienne, ça fait mal".
"Pendant des années, on a couru derrière cet objectif puis, pour moi, le 3 août, c’était fini. Après les JO, c’est une période où tu n’as plus rien, tu n’as plus cette effervescence du sport. Tu es seul, plus d’entraînements qui rythment les journées. Je n’ai jamais eu de moments comme ça où je ne savais pas quoi faire", avait confié Romane Dicko, néanmoins bien décidée à aller chercher l'or individuel à Los Angeles en 2028.