JO 2024: les motards en colère contre les voies olympiques sur les routes franciliennes

La mise en place des voies olympiques depuis le 15 juillet en Île-de-France perturbe la pratique bien ancrée pour les motards de circuler entre les deux files de véhicules les plus à gauche de la chaussée.
Lors des Jeux olympiques de Paris 2024, les motos et les scooters ont pour interdiction de remonter les files de circulation accolées aux voies olympiques mais sont autorisés à le faire sur les autres voies.
Les motards sont donc contraints d'adapter leur conduite. "Quand j'ai pris le périphérique, c'était un peu compliqué pour moi. C'était même un peu dangereux. On roule moins que d'habitude où c'est 70, là je roule à 50 km/h", explique Saber au micro de BFM Paris Île-de-France.
Défaut de signalisation
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a autorisé les motards à pratiquer cette circulation interfile à droite de la chaussée. Il en résulte une confusion voire une appréhension des usagers de la route.
"Les panneaux d'affichage ne spécifient pas le fait de pouvoir se décaler ou pas. Certes il y a moins de circulation mais ce serait bien de le préciser", considère un automobiliste pointant un défaut de signalisation.
Ultravigilance des automobilistes
Avec ces mesures, certains automobilistes ont constaté des cafouillages sur la route. C'est le cas de Sadock. "J'ai vu devant moi des coups de volant dangereux, heureusement que le motard a freiné au dernier moment et on a évité l'accident".
D'autres pointent la difficulté de manœuvrer puisque, dans les faits, les motos circulent entre toutes les files.
"C'est moins évident de leur laisser le passage vu que l'on ne peut pas se décaler à droite avec des motos qui arrivent", pointe Divine. "On est vraiment très serré, il faut regarder dans les rétroviseurs et être encore plus attentif qu'avant", ajoute Clément, un autre automobiliste.
Une proposition alternative
Pour la fédération des motards en colère, qui se mobilise régulièrement contre les contraintes opposées à la pratique de la moto, les autorités auraient dû agir autrement.
"Il aurait été bien de conserver la circulation interfile comme elle est aujourd'hui, mais avec une limitation de vitesse pendant les JOP à 50 km/h afin qu'il n'y ait pas un trop fort différentiel de vitesse", signale Jean-Marc Belotti, coordinateur de la fédération française des motards en colère.
Contactée, la direction des routes d'Île-de-France (Dirif) indique ne pas avoir constaté d'impact négatif par rapport aux règles de circulation interfile.
Quoi qu'il en soit, l'expérimentation de la circulation interfile, en vigueur depuis trois ans arrive à échéance le 15 septembre et va faire l'objet d'une évaluation par les acteurs de la sécurité routière.