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JO 2024 (natation): la piscine olympique est ouverte, et elle impressionne déjà les nageurs

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La Paris La Défense Arena a accueilli ce mardi 23 juillet ses premiers nageurs dans ses deux bassins olympiques. La plus grande salle de spectacle d'Europe s'est transformée en un temps record en piscine olympique qui accueillera 15.000 spectateurs pendant les Jeux de Paris. Les nageurs français arrivés ce mardi au village olympique effectueront leur premier plongeon mercredi. 

La Marseillaise a déjà retenti dans la Paris La Défense Arena. Et même plusieurs fois ce mardi. Pas encore pour Léon Marchand, Florent Manaudou ou Maxime Grousset, mais pour le représentant du "pays A". Alors que les nageurs ont pu effectuer leur premier plongeon dans la piscine ce mardi matin, les cérémonies protocolaires ont été répétées en début d'après-midi. Avec des volontaires en guise d'athlètes sur les podiums couleurs "toits de Paris". Et des militaires pour hisser les drapeaux français derrière les plots de départ.

Parmi les premiers à avoir plongé dans le bassin olympique, ce mardi matin, Caeleb Dressel, le quintuple médaillé d'or de Tokyo, ou encore la septuple championne olympique Katie Ledecky et leurs camarades de l'équipe des Etats-Unis. "C'était un vrai bon moment", savoure Denis Navizet, le manager de la Paris La Défense Arena pour ces Jeux et qui était aux premières loges pour assister à l'arrivée des nageurs. "On a vu la team USA débarquer en nombre et ils étaient comme des gosses. Comme des gosses... Ils en ont pourtant vu, des sites de compétition. Les voir arriver avec des étoiles dans les yeux, c'est vraiment magique."

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La piscine olympique à la Paris la Défense Arena, le 23 juillet 2024
La piscine olympique à la Paris la Défense Arena, le 23 juillet 2024 © RMC Sport

Photos et exclamations

Le rituel s'est répété toute la journée. Smartphone à la main, les nageurs et leur staff ont immortalisé la salle sous tous les angles. La sono crache du France Gall ("Laisse tomber les filles") pendant que des nageuses japonaises prennent la pause au bord du bassin.

"Ce stade est tellement plus majestueux et grand que je l'imaginais", assure le nageur coréen Yooyeon Lee. "J'ai hâte de nager dans cette piscine incroyable. À Tokyo il n'y avait pas de public, c'était très silencieux. Il y aura ici beaucoup de monde et de bruit et ça me motive énormément."

L'expérimenté Japonais Ippei Watanabe, double médaillé de bronze mondial sur 200m brasse en 2017 et 2019, est "excité à l'idée de nager devant cette foule. C'est ma première fois dans une Arena, ce n'est pas comme une piscine de compétition. Les spectateurs sont si proches de la piscine !"

Posé à 2,30m au-dessus de l'habituel terrain de rugby, le plancher est recouvert d'une moquette bleue. La couleur des Jeux de Paris, le violet, se retrouve sur les lignes d'eau avec trois lignes blanches pour matérialiser les deux lignes 4 et 5 où l'on devrait souvent retrouver Léon Marchand. Une tribune de presse de 22m de haut a été construite au niveau de la ligne médiane du terrain dans la largeur. Et la piscine en face, entourée des gradins. Avec des spectateurs sur la longueur du bassin très proches de l'eau. Un bruit qui n'inquiète pas Yooyeon Lee. "A Rio il y avait beaucoup de bruit, ce sont des latins (sic) comme ici", dit-il. "Donc le bruit sera fou mais j'arrive à me concentrer sur ce que je fais et je prends les encouragements. Moi, ça m'aide."

Le Sud-Coréen file dans le bassin de récupération de 50m placé derrière les échafaudages de la tribune de presse, au pied de l'immense écran qui affiche en temps normal le score des matchs de rugby du Racing 92. Au-dessus de la tribune de presse, un autre immense écran géant sur la longueur du bassin a été installé. 

Une répétition à la piscine olympique à la Paris la Défense Arena, le 23 juillet 2024
Une répétition à la piscine olympique à la Paris la Défense Arena, le 23 juillet 2024 © RMC Sport

Quand il regarde "sa" piscine, Denis Navizet lâche un "wahou"! "Ça fait des années que les gens travaillent sur ce site", glisse-t-il. "Les architectes, les ingénieurs, les régisseurs, les électriciens, les informaticiens... Et là maintenant c'est le sport. Le site est magnifique, tout le monde s'accorde à le dire. Le bâtiment en lui-même est assez exceptionnel et on a réussi à rentrer deux piscines olympiques sur un terrain de rugby. C'est assez dingue. On est fiers et excités de voir les athlètes arriver et commencer à nager. On a envie d'être samedi pour que ça attaque et partager cet endroit assez magique avec le monde entier." 

"On a eu quelques sueurs froides, on ne rigolait pas sur le moment, mais maintenant ça fait un peu sourire"

Le manager de la salle est fier, et ému. "Le plus gros défi, ça a été le planning parce qu'on a récupéré la salle le 15 mai. Les équipes n'ont même pas eu deux mois pour monter ce bijou. Le planning, avec aussi le défi de la sécurité pour les différentes personnes qui ont bossé sur le site. On a eu zéro accident. C'est assez remarquable." Pas d'accident, mais quelques imprévus tout de même... "On a eu quelques dégâts des eaux... Quand on a branché le local piscine, on a mis en charge et il y a eu quelques fuites et on a un peu reproduit une piscine dans le parking. Donc on a eu quelques sueurs froides, on ne rigolait pas sur le moment, mais maintenant ça fait un peu sourire..." 

Caeleb Dressel découvrant la piscine olympique, le 23 juillet 2024
Caeleb Dressel découvrant la piscine olympique, le 23 juillet 2024 © Richard Ellis/UPI/ABACAPRESS.COM

Difficile d'imaginer que le 12 mai dernier, Taylor Swift enflammait la salle devant 45.000 personnes. La capitaine de l'équipe de France de natation, Charlotte Bonnet, y était. "C'était vraiment énorme et quand je suis partie du concert, je me suis dit 'la prochaine fois que je reviens là, je ne serai pas dans les loges en train de regarder Taylor Swift faire le show de 3h, mais je serai en train de nager'", témoigne-t-elle. "Ça m'a fait sourire et je me suis dit que j'avais hâte de participer aux JO..." À elle et ses coéquipiers de l'équipe de France de faire le show à partir de samedi. "Je ne suis pas sûre d'être à la hauteur de Taylor Swift mais on va essayer", s'amuse-t-elle.

Les Bleus, en septembre dernier, étaient venus reconnaitre la salle, en mode terrain de rugby à l'époque. Léon Marchand était lui aux Etats-Unis mais a suivi l'évolution du chantier. "Ça a l'air cool, mais je ne me le suis pas trop imaginé, j'essaye de garder la surprise", observe le Toulousain.

La surprise sera très vite levée. Les nageurs tricolores sont arrivés ce mardi en fin d'après-midi au village olympique et s'entraîneront pour la première fois mercredi matin dans l'écrin des Hauts-de-Seine. 

Julien Richard