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JO 2024: "On est devenus des ultras égyptiens", ces fans français ambiancent Paris avec leurs costumes de pharaons

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Des judokas amateurs originaires de l’Ain se font remarquer avec leurs déguisements de pharaons en ces premiers jours de compétition aux Jeux olympiques de Paris 2024. A la base, ils n’ont rien à voir avec l’Égypte, mais les circonstances ont amené ces Français à devenir "binationaux". Avec une bonne humeur communicative.

Les gens s’arrêtent spontanément pour les filmer, les approcher ou leur demander une photo. Les touristes étrangers, notamment japonais, attendent leur tour pour prendre la pose à leurs côtés, ce dimanche soir, à la sortie de l’Arena Champ de Mars. Devant l’enceinte éphémère du VIIe arrondissement, où vient de se dérouler la deuxième journée des compétitions de judo, quatre Français déguisés en pharaons attirent tous les regards. "On est la team Sbires de Bresse", annonce Guillaume, avec un sourire avenant et des faux airs de l’humoriste Alban Ivanov. Ce prof de judo est venu à Paris pour assister aux Jeux olympiques 2024 avec plusieurs de ses élèves originaires de l’Ain. Au départ, le groupe comptait simplement encourager les athlètes français. Mais le hasard les a fait devenir binationaux pour l'occasion…

"On a acheté des places pour venir aux JO pendant quatre jours", raconte Guillaume, avec ses lunettes noires et ses drapeaux tricolores peints sur les joues. "On voulait voir un maximum de disciplines et notamment des Français, mais on ne pouvait pas connaître à l’avance les pays qu’on verrait. Quand on l’a su, on a vu qu’on avait le samedi Hongrie-Égypte en handball, puis Pologne-Égypte en volley! On s’est dit: c’est le destin et on est devenus des ultras égyptiens. À fond."

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"Et pour Ramses, hip hip hip, et pour Ramses hip hip hip"

Guillaume, Emilien, Paul et JB se sont alors procurés les coiffes de pharaons dorées et noires qu’ils arborent dans la ville lumière. Et ils ont trouvé un chant entraînant comme signe de ralliement. "Et pour Ramses, hip hip hip, et pour Ramses hip hip hip", s’époumonent-ils sur les trottoirs de la capitale. Entre deux discussions, un groupe de fans nippons les rejoints pour un joyeux pogo entre Bourg-en-Bresse, Tokyo et Le Caire.

Avec sa bonne humeur contagieuse et ses costumes brillants, la bande de potes s’est rapidement fait dépasser en débarquant samedi à l’Arena Paris Sud. Et ce qui n'était au départ qu'une blague est devenue une véritable attraction. "C’est allé tellement loin que lors du match de hand, le président de la fédération égyptienne est monté en tribunes pour faire des photos avec nous. L’assistant de la secrétaire des Nations unies aussi", hallucine Guillaume. "On s’est même retrouvés avec Tony Estanguet (le patron de Paris 2024 et triple champion olympique de canoë) dans la petite ruelle où il habite", précise le leader des supporters franco-égyptiens.

L’ancien skieur Samir Azzimani au soutien

Ancien judoka de bon niveau, Guillaume donne aussi de son temps pour une association caritative lorsqu'il n'est pas déguisé en Kheops. Et il avait envie de créer quelque chose autour de ces JO. "Au départ, je voulais emmener 2024 enfants à Paris pour les Jeux, mais finalement, j’ai fait venir des athlètes auprès de 2024 enfants au cours d’une vingtaine d’actions, où on a mis à chaque fois en avant une valeur du sport", glisse-t-il. Amandine Buchard, médaillée de bronze ce dimanche au judo, s’est prêtée au jeu, tout comme les anciens champions Miguel Martinez (cyclisme), Jérôme Thomas (boxe) ou Patricia Girard (athlétisme).

L’ex-skieur marocain Samir Azzimani, natif des Hauts-de-Seine, soutient également la cause. Le premier athlète de l’histoire à avoir disputé les Jeux olympiques d’hiver en ski alpin (Vancouver 2010) et en ski de fond (Pyeongchang 2018) a d’ailleurs rejoint les Égyptiens de l’Ain pour profiter des JO de Paris. Présent lui aussi devant l’Arena Champ de Mars, il ne se fait pas prier pour sortir son drapeau marocain et sauter en chantant: "Et pour Ramses hip hip hip, et pour Ramses hip hip hip".

Les "ultras égyptiens" de Bourg-en-Bresse lors des Jeux olympiques de Paris, le 28 juillet 2024
Les "ultras égyptiens" de Bourg-en-Bresse lors des Jeux olympiques de Paris, le 28 juillet 2024 © AJ

"On sort tout le temps comme ça maintenant"

Après "un petit after dans Paname", où deux autres potes de Bourg-en-Bresse (qui étaient sur des sites différents en cette fin de week-end) devaient les rejoindre, Guillaume et les néo-pharaons iront au Stade de France pour le rugby à 7 féminin et à Villepinte pour la boxe. Toujours vêtus de la même façon, évidemment: "Bien sûr, c’est notre tenue maintenant. On sort tout le temps comme ça. On est même allés en boite de nuit avec!"

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport