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JO 2024: pourquoi la deuxième semaine des Jeux s'annonce bien plus compliquée pour la France niveau médailles

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Au risque de paraître un peu rabat-joie, la deuxième semaine des Jeux olympiques devrait moins sourire au camp tricolore, après une première levée flamboyante, et 36 médailles glanées. Mais il semble peu probable de voir la France cartonner autant pour la suite de ces JO de Paris. Explications.

Après le beau temps, la pluie? Lancée sur un rythme élevé en première semaine, la délégation tricolore pourrait connaître un violent coup de frein à l'orée de cette deuxième semaine de compétition. Fort de 36 breloques dans l'escarcelle (11 en or, 12 en argent, 13 en bronze), avec en prime un vendredi 2 août historique, le camp français devrait avoir bien plus de difficultés à garnir le coffre à médailles, désormais. Ce pour plusieurs raisons.

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Parce qu'il n'y a plus de natation, de judo, d'escrime... ni de grosses stars

A lui tout seul, le mammifère marin Léon Marchand a apporté pas moins de 4 médailles d'or, déjà, à la délégation française. Avoir un tel ovni dans son équipe a permis à la France d'aller chatouiller (voire devancer) les nations phares que sont la Chine et les États-Unis. La moisson dorée avait commencé avec le rugby à 7 d'Antoine Dupont, elle s'est poursuivie avec Cassandre Beaugrand (triathlon), Pauline Ferrand-Prevot (VTT), Manon Apithy-Brunet (sabre) et Nicolas Gestin (Canoë-kayak slalom), tous à la hauteur du rendez-vous parisien.

Si quelques têtes d'affiches ont pu décevoir (on pense au judo avec Clarisse Agbegnenou, Madeleine Malonga et Romane Dicko, ou au skateur Aurélien Giraud), la France a dégainé la plupart de ses plus gros atouts, là où les autres pays majeurs ont encore beaucoup de ressources. Teddy Riner a lui aussi régalé vendredi soir, allant chercher une troisième couronne individuelle à domicile.

Avant la compétition, l'outil prédictif de la société Gracenote prédisait à la France des médailles dans 25 sports différents, ce qui constituerait un nouveau record en la matière. Mais il faut aussi dire que, dans le détail, l'institut tablait sur le judo en tant que meilleure discipline (5 sacres), devant l'escrime (4) et la natation (3). Trois disciplines phares pour les Bleu(e)s qui devraient encore permettre de "scorer" ce week-end avec les relais et les épreuves par équipes, mais qui vont disparaître des programmes à partir de lundi.

Parce que l'athlé ne devrait pas être très fructueux

Si la première semaine rime toujours avec natation aux Jeux olympiques, la deuxième est elle synonyme d'athlétisme. Pas forcément une bonne nouvelle pour la France, qui ne compte pas d'énormes chances de breloques dans son contingent d'athlètes. D'autant que le double médaillé d'argent olympique du décathlon Kevin Mayer, immense opportunité de succès, ne concourra pas au décathlon. En 2021 lors des JO de Tokyo, il avait été le seul à ramener une breloque en athlé.

Mais tout n'est pas (totalement) perdu: sur les haies, Sasha Zhoya représente tout de même une chance de médaille, tout comme Auriana Lazraq-Khlass à l'heptathlon, Cyréna Samba-Mayela au 100m haies ou encore Gabriel Tual sur 800m. Des espoirs français résident aussi du côté de la boxe (Sofiane Oumiha en -63,5 kg), du cyclisme sur piste (Mathilde Gros et Benjamin Thomas), du taekwondo (Althéa Laurin en +67 kg), de la voile (Camille Lecointre, Jérémie Mion et Lauriane Nolot), du tir (Clément Bessaguet) ou encore du surf (Johanne Defay).

La France pourrait également limiter la casse avec les sports collectifs, qui pourraient apporter des succès en fin de semaine (volley masculin, hand masculin et féminin, foot masculin et féminin...). Pour cela, il faudra que les champions olympiques du hand se dépêtrent d'un groupe bien plus laborieux qu'attendu. Ça ne sera pas simple aussi, dans un tournoi de basket terriblement relevé, d'aller chercher l'or pour les Bleus de Victor Wembanyama. Mais avec un autre ovni français à la barre, sait-on jamais?

Romain Daveau Journaliste RMC Sport