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JO 2024 : T.Bach assure que Los Angeles ne sera pas avantagée

Thomas Bach

Thomas Bach - AFP

Thomas Bach, le président du CIO, a reçu les dossiers des cinq villes candidates à l’organisation des JO 2024, dont celui de Paris. Il assure que le contrat signé avec le groupe américain NBC n’avantagera pas la candidature de Los Angeles.

Thomas Bach, il y a cinq candidats pour les JO 2024 (Paris, Los Angeles, Rome, Budapest, Hambourg). En attendiez-vous plus ?

Non, je n’en attendais pas plus. D’abord parce que cette compétition est une question de qualité et pas de quantité. Les candidatures que nous avons reçues répondent à ces critères de qualité. Et c’est pourquoi leur candidature est la bienvenue.

Le groupe américain NBC a signé un contrat de 7 milliards de dollars pour la diffusion TV des prochains JO. Est-ce que ça peut être un avantage pour Los Angeles dans le processus de candidature ?

La réponse est clairement non. Et je peux aussi vous en donner les raisons. Nous attribuons les droits TV avant l’élection de la ville hôte des JO. Comme ça, le contrat avec NBC va durer jusqu’en 2032, pour des JO dont la phase de candidatures n’a même pas encore commencé. Nous ne permettons pas, dans ces négociations, des offres qui font une distinction entre les continents ou les villes hôtes. En d’autres mots, si une chaîne de télévision nous offrait une certaine somme si les Jeux se déroulaient sur son continent, cette offre serait inadmissible pour le CIO. Et avec cette politique, nous nous assurons une compétition qui est très juste, qui ne donne aucun avantage à un autre candidat.

À quel point la volonté d’une population d’accueillir les JO est-elle importante pour le CIO ?

Nous voulons envoyer les athlètes seulement dans des villes où ils sont bienvenus, c’est-à-dire chez une population qui supporte clairement les Jeux Olympiques. Comment les candidats démontrent leur soutien, leur sens de l’accueil… Ils peuvent le faire de toutes les manières, en accord avec les diverses législations en vigueur dans les pays. Dans le même temps, le CIO lui-même mène une enquête d’opinion chez les cinq villes candidates. Aucune d’entre elles ne saura quand cela arrivera, c’est confidentiel. Elle permettra au CIO, dans sa procédure d’évaluation, de mesurer le degré de soutien des différentes populations.

Quelle est la procédure d’évaluation du CIO ?

La commission d’évaluation va travailler différemment de ce qu’elle a pu faire. Nous passons d’un modèle d’« examen » à un modèle plus axé sur le dialogue. La commission va avoir un réel dialogue avec les villes candidates, dresser la liste des éventuels problèmes, dire là où la candidature peut être améliorée, proposer des solutions. Ainsi, à Lima, en 2017, nous aurons les candidatures les plus fortes possibles. Et les membres du CIO seront dans la meilleure position possible pour définir la ville hôte des Jeux Olympiques en 2024.

A quelle hauteur le CIO financera-t-il le projet final du pays hôte des JO 2024 ?

Nous avons la garantie financière du CIO, qui contribuera à hauteur de 1,7 milliard de dollars au succès de ces Jeux de 2024. Bien sûr, comme dans n’importe quelle compétition, nous devons nous assurer que les candidats suivront bien leurs plans. Car nous devons être capables de comparer les projets des cinq candidats, pour une compétition saine.

Souhaiteriez-vous que les budgets soient encadrés ?

Au vu de la procédure de candidature, nous avons discuté de la mise en place d’un plafond qui limiterait ce budget. Mais nous en sommes venus à la conclusion que ce n’est pas possible. D’abord, parce que toutes les villes ne partent pas sur un pied d’égalité. Dans certaines villes ou dans certains pays, il y a déjà beaucoup d’infrastructures prêtes. Et dans d’autres, on se sert des Jeux comme un accélérateur pour avoir ces installations. Il y a d’autres différences. Dans un pays, il y a une culture du bénévolat. Dans un autre, ce travail doit prendre… Donc, ce n’est pas possible d’établir un plafond. Nous voulons encourager, avec la perspective des JO 2020, cette grande diversité, montrer qu’on peut organiser des JO très bien, avec la jeunesse, avec des infrastructures existantes… Ces budgets sont stables. Et nous voyons que les comités organisateurs ont réalisé des profits intéressants.

la rédaction avec Antoine Arlot