JO de Paris 2024 (boxe): "Je réalise son rêve", Bennama en mission pour son père lors de sa finale à Roland-Garros

Il n’a pas pu regarder. Trop de pression. Trop d’émotion. Trop de souvenirs et d’images en tête. Mohamed Bennama a préféré s’isoler loin de la télévision lorsque son fils Billal Bennama s’est présenté sur le ring de l’Arena Paris Nord, dimanche, en demi-finale des Jeux olympiques de Paris 2024. Cet ancien boxeur de bon niveau, devenu l’un des entraîneurs les plus respectés de l’Hexagone, a appris à la fin du combat que son garçon s’était qualifié pour la finale en battant le Dominicain Yunior Alcantara Reyes.
Difficile d’imaginer ce que le coach du Blagnac Boxing Club a pu ressentir. A l’époque, il rêvait de disputer les JO lui-même sous les couleurs de l’Algérie. Mais après 22 combats amateurs (19 victoires, 2 défaites, 1 nul), il a dû interrompre sa carrière à l’âge de 29 ans, en raison d’une sérieuse blessure à l’œil.
Bennama: "Je donne tout pour mon père"
"Le fait de me voir ici, pour lui c’est énorme. Je réalise son rêve, savoure Billal. Il a vu mon premier combat, après il a dit: ‘Laisse tomber, je rentre chez moi, c’est trop stressant’. Je donne tout pour lui. Il m’a tellement donné. Depuis tout petit, il m’inculque le sport, la boxe. Il m’a transmis de très bonnes valeurs. A moi de lui rendre l’appareil et d’aller chercher cette belle médaille pour lui et pour ma famille."
Une famille habituée aux rings, aux cordes et aux sacs de frappe. Le grand-père de Billal était déjà boxeur. Son oncle Karim aussi. Ses deux petites sœurs, Rim et Nadia, sont dans le noble art, tout comme son frère Abibe. Avoir un membre de la fratrie en finale des Jeux olympiques ressemble à une consécration pour les Bennama.
Asloum: "J’imagine ce que la famille vit"
"L’histoire est magique, sourit Brahim Asloum, champion olympique 2000 et consultant sur France TV. Son père est un entraîneur reconnu et respecté dans le monde de la boxe. Il a transformé Mayar Monshipour en l’un des plus grands boxeurs français. Il a eu la chance de former son fils Billal et ses filles. Et aujourd’hui, son fils se retrouve en finale olympique. On peut imaginer les émotions. Je revois mes parents. J’imagine ce que la famille vit. C’est génial, c’est fort, c’est beau."
Après avoir suivi à distance les exploits de son fils, Mohamed devrait tout de même faire le déplacement pour encourager Billal lors du combat de sa vie face à l’Ouzbèke Hasanboy Dusmatov, ce jeudi, sur le Central de Roland-Garros. Avec l’espoir de le voir entrer dans la légende. Bien au-delà du monde de la boxe.