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JO de Paris 2024 (J-500): la grandiose cérémonie d'ouverture face au défi sécuritaire

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Dans 500 jours, les yeux du monde entier seront braqués sur Paris. La Seine sera le théâtre de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques 2024 devant plusieurs milliers de spectateurs et des milliards de téléspectateurs. Dans 500 jours, les forces de l’ordre et les autorités seront obnubilées par la réussite de cet événement dans un lieu inédit qui doit lancer les JO. L’erreur est interdite.

Une chose est sûre, cette cérémonie ne passera pas inaperçue. Depuis les événements de la finale au Stade de France, en mai 2022, la question est devenue centrale pour les autorités françaises. Tous les responsables présents dans les différents corps de métiers savent très bien que le moindre faux pas avant et pendant cette cérémonie pourrait rapidement devenir une "affaire d’Etat". "Il ne faudra pas se louper. Il faut réaliser que dans moins de 500 jours nous allons vivre le plus grand événement que la France peut recevoir", explique un responsable de la préfecture de police.  

Il faut dire que choisir ce lieu en extérieur ne facilite pas la tâche pour les forces de l’ordre. En recevant dix fois la capacité d’un stade en configuration olympique, la sécurité devient un enjeu majeur de cette première journée des JO. Les 10.500 athlètes vont descendre les six kilomètres de la Seine entre le pont d’Austerlitz et la Tour Eiffel. Autour d’eux, sur les quais, une foule compacte pour célébrer l’ouverture de Jeux. Et depuis plusieurs mois, la jauge pose question tant chez les responsables de la sécurité que chez les politiques.  

Une jauge de 500.000 personnes au final ? 

Ce qui est certain, c’est que la jauge de cette cérémonie d’ouverture est encore modulable. Pour obtenir le chiffre final, il faudra attendre la copie du directeur artistique de la cérémonie d’ouverture. Ce document servira de base pour affiner la jauge et enfin avoir l’ensemble des détails sur ce moment unique. "Il ne faut pas annoncer des chiffres à tour de bras toutes les semaines, les plans sont encore en discussion pour établir les périmètres parfaits", répète un haut fonctionnaire de la police parisienne. 

Depuis plusieurs mois, les autorités et l’organisation ont établi des plans avec 600.000 personnes présentes sur les bords de Seine le 26 juillet 2024. Sauf que, le nombre final pourrait être revu à la baisse, comme évoqué par RMC Sport il y a quelques mois. La jauge finale pourrait tourner autour des 500.000 personnes, voire moins. Ce qui représente 100.000 spectateurs en moins par rapport aux premières prévisions. Sur les 500.000 personnes, 100.000 seront positionnées sur les quais bas, et devront payer une place pour avoir accès aux tribunes installées. Cet espace représente un risque modéré avec une sécurité assurée par le Cojop. Les autres, seront positionnés sur les quais hauts, là aussi il faudra obtenir un billet totalement gratuit, et une sécurité assurée par l’Etat. Ce point sera central dans le dispositif de sécurité avec une attention particulière pour les personnes qui se rendront aux abords de ces lieux sans billet. 

Un autre élément devrait aussi connaitre un changement. Le nombre d’embarcations pour le défilé des athlètes devrait être inférieur à celui annoncé, proche de la centaine de bateaux pour les athlètes, sans compter les bateaux de l'organisation et de la sécurité.

Avec l'instauration d'une jauge égale ou inférieure à 500.000, l’organisation pourrait aller dans le sens d’IDFM Mobilités, responsable des transports franciliens. "Il faut se rendre compte qu’on sera fin juillet, avec des départs en vacances et la capitale sous cloche, le métro et les bus seront pratiquement les seuls moyens de se déplacer facilement", explique un élu de la région Île-de-France. Une déclaration qui complète les propos de Valérie Pécresse il y a quelques semaines. Le métro – et les transports en commun plus globalement – font d’ailleurs l’objet d’une attention toute particulière des autorités. 

40.000 policiers et gendarmes le jour J 

En juillet et août 2024, les forces de l’ordre peuvent déjà oublier leurs vacances. Une moyenne de "30.000 policiers et gendarmes par jour" sera mobilisée sur la totalité des Jeux afin d’en assurer la sécurité. Dans les faits, la cérémonie d’ouverture sera sécurisée par plus de 40.000 policiers et gendarmes. Plusieurs niveaux de filtrage seront déployés aux abords des quais pour éviter l’introduction d’engin explosif ou d’armes avec une attention particulière sur la "menace venue du ciel". Des zones seront installées sur les quais hauts, totalement hermétiques les unes des autres, et l'accès aux ponts sera interdit. L'organisation a aussi pensé à une distance de sécurité entre la dernière rangée de spectateurs et la Seine afin de réduire le risque de voir des personnes tomber à l’eau pendant l’événement. 

"Tout le monde sera sur le pont, de la patrouille quotidienne dans les rues de Paris aux éléments les plus spécialisés", poursuit ce responsable de la "PP". Dans les rangs policiers, même si la crainte est présente, on met en avant les dernières réussites pour montrer que tout est possible. La parfaite gestion des évènements du 31 décembre sur les Champs Elysées, avec plus d’un million de spectateurs présents, peut servir de point d’appui. Le dispositif complet sera affiné en fonction de la jauge finale. Une répétition de la parade fluviale aura lieu en juillet prochain, annonce l'AFP.

Les policiers et gendarmes au secours de la sécurité privée ? 

Dans un rapport de la Cour des comptes publié début janvier, cette dernière appelle "à une vigilance extrême et presse de finaliser au 1er semestre 2023 le plan global de sécurité des Jeux, pour stabiliser les besoins de sécurité privée dont le déficit des moyens est probable et pour planifier l’emploi des forces de sécurité intérieure". 

La Cour des comptes demande donc de prévoir des scénarios alternatifs avec la "probable substitution, pour partie, des forces de sécurité intérieure à la sécurité privée pour des missions incombant à l’organisateur, la planification des moyens à engager doit être également anticipée et leur financement assuré par le COJOP". Les autorités devront surtout résoudre l’équation afin d’assurer un équilibre parfait entre les "missions de sécurité liées aux Jeux et la permanence des mesures de sécurité sur l’ensemble du territoire".

Nicolas Pelletier