JO de Paris 2024: jusqu'à 500 000 mascottes made in France à la vente ?

"On va tenter de faire un maximum de mascottes en France en fonction de ce que demandera le marché. On s'est engagé avec des investissements importants de plusieurs millions d'euros dans l'usine, alors on ne jouera pas petit bras et on fabriquera autant que l'on peut". Alain Joly se veut combattif. Depuis qu'il a remporté une partie de l'appel d'offres pour fabriquer les Phryges, symbole des Jeux de Paris, le Président de Doudou et compagnie se sait attendu.
Les mascottes - réussies ou non - sont toujours un succès commercial important lors d'une grande compétition. On estime que lors des dernières éditions des Jeux Olympiques, 1,4 million de mascottes auraient été vendues pour Londres 2012 et Rio 2016 et plus de 2 millions pour Tokyo 2020. Pour Paris 2024, les organisateurs espèrent faire aussi bien.

"Deux millions de mascottes faites en France ? Impossible!"
Mais combien de ces peluches seront vraiment fabriquées en France ? Lors de la présentation des mascottes en novembre dernier, la polémique avait été vive car si les mascottes de Doudou et compagnie seront bien produites "à 80% sur le territoire national", l'autre entreprise ayant remporté le marché, la PME Gipsy Toys basée en Normandie, va faire fabriquer ses Phryges en Chine.
Pour des raisons simples que défend Alain Joly. "Fabriquer 2 millions de peluches en France aujourd'hui, ce n'est tout simplement pas possible" explique-t-il. "Nous n'avons plus les outils de production pour fabriquer un tel produit qui nécessite 90 % de travail manuel en si grande quantité. Ce n'est pas plus compliqué que çà" assure t-il. Quant à la polémique : "Pourquoi insister sur ce qu'on ne peut plus faire ? Insistons plutôt sur les efforts que nous essayons de faire ici pour réindustrialiser la production et encourageons cette initiative."
Jusqu'à 1000 mascottes maximum produites par jour
L'entreprise Doudou et compagnie a agrandi son usine de la Guerche de Bretagne pour la production des mascottes, triplant sa superficie, et a vu ses effectifs passer de 15 à 30 personnes, avec une pointe attendue à 50 salariés d'ici 2024. C'est là que sont réalisées 8 des 10 étapes de production, comme la coupe du tissu, la couture, la broderie, le rembourrage, la finition, le contrôle qualité, le conditionnement et l'expédition. "Seules les deux premières étapes qui correspondent à la production de la matière première sont faites en Chine, pour des raisons de qualité et de conformité" précise Alain Joly.
L'entreprise pourra fabriquer dans les prochains mois, si la demande est là, jusqu'à 1 000 mascottes par jour. Faisons les comptes : il reste 471 jours avant le début des JO. Avec les mascottes déjà dans les cartons, ce sont près de 500 000 mascottes made in France, dans le meilleur des scénarios, qui pourraient être sur le marché sur les 2 millions espérés par les organisateurs.
La made in France 8 euros plus chère que la made in China
À quel prix et pour quels bénéfices ? Alain Joly préfère logiquement rester discret. "On ne sait pas encore combien on va en vendre, si l'engouement sera là. On ne compte pas produire des mascottes pour produire et devoir s'en débarasser. Ce n'est pas notre philosophie. Ce que je peux dire, c'est que on s'attend à une hausse très importante de notre chiffre d'affaires, de l'ordre d'au moins 50 %". Avec une partie des bénéfices reversés au comité d'organisation.

Deux mascottes made in France sont disponibles : la mascotte olympique et la paralympique. Au même prix : 39,90 euros. La mascotte faite en Chine sera évidemment un peu moins chère avec plus de modèles : du porte-clés à 14,90 euros à la peluche classique à 31,90 euros, "mais la nôtre est différente" précise Alain Joly. "Elle est dans une matière spécifique et elle est articulée. On peut lui faire faire du sport et surtout elle est faite en France", continue-t-il avant de lancer un appel aux distributeurs : "Aidez-nous en mettant la mascotte française en rayons."