JO de Paris 2024: l’escalade français est à bloc

Mejdi Schalck le 18 juin 2023 - AFP
Ils ne sont pas les têtes d’affiche de l’escalade en France, mais ils ont parfaitement rempli leur mission. Zélia Avezou, 19 ans, Diego Fourbet, 20 ans, Camille Pouget, 20 ans et Thomas Lemagner, 17 ans, repartent tous avec une médaille d’or autour du cou. "La stratégie c’était d’envoyer les jeunes pour s’acculturer de l’environnement avec le CIO, une compétition multisport qui est différente de ce qu’ils ont l’habitude de vivre. Et ils ont très bien joué le jeu", se réjouit Damien You, directeur des équipes de France d’escalade. Pendant que les espoirs brillent aux Jeux européens, les confirmés se préparent pour leur plus gros objectif de l’année : les championnats du monde d’escalade à Berne (Suisse), du 1er au 12 août 2023. A la clé, les premiers quotas pour les Jeux olympiques de Paris 2024.
20 par genre aux JO en combiné, 14 en vitesse
A Paris, l’escalade sera divisée en deux épreuves : le combiné (bloc + difficulté) et la vitesse. Un format tout nouveau puisqu’aux Jeux de Tokyo, première olympiade à intégrer l’escalade, l’épreuve regroupait le bloc, la vitesse et la difficulté. La qualification aux deux épreuves s’obtient par quotas olympiques. En combiné, 20 athlètes féminines et 20 masculins prendront part à l’épreuve. Chaque pays peut envoyer deux athlètes par genre.
Côté français, le combiné a déjà un quota par genre en tant que pays hôte, le qualifié sera désigné par la fédération française d’escalade. Le 2e quota est nominatif et pourra être remporté aux championnats du monde de Berne puisque le podium en combiné est qualificatif pour les Jeux. "Le plus tôt ils sont qualifiés pour les Jeux, le mieux c’est pour la préparation", ajoute Damien You. En vitesse, ils seront 14 par genre aux Jeux olympiques de Paris. Comme le combiné, chaque pays pourra être représenté par un maximum de deux athlètes et la France bénéficie déjà d’un quota par genre en tant que pays hôte.
Mejdi Schalck, en route vers la médaille olympique
En combiné, les espoirs français reposent principalement sur Mejdi Schalck, 19 ans, vainqueur des deux premières étapes de Coupe du monde cette année. A titre de comparaison, seul Adam Ondra, quintuple champion du monde de difficulté a été capable de réaliser cet exploit. Au total, à seulement 19 ans, le grimpeur de Chambéry totalise déjà 8 finales en étapes de Coupe du monde, dont cinq podiums et trois victoires. "Mejdi c’est quelqu’un qui a beaucoup d’enthousiasme mais qui a beaucoup travaillé. Il a fait des choix importants, des choix forts. Il a de la constance aussi. Ce n’est pas facile pour nos grimpeurs aujourd’hui d’avoir de la constance", analyse Damien You.
Autre étoile montante de l’escalade française, Oriane Bertone. A 18 ans, elle a signé sa toute première victoire sur le circuit de Coupe du monde d’escalade, à Prague au début du mois. Elle remporte la médaille d’or devant la star de la discipline, la championne olympique slovène Janja Garnbet. Plusieurs sérieux candidats pour les Jeux, preuve que l’escalade française marche bien. "On a la chance d’avoir une assez bonne densité dans notre effectif", explique le directeur des équipes de France. "Après il y a une forte dynamique de l’escalade en France, avec des salles commerciales mais aussi avec des salles qui appartiennent aux clubs. Tout ça permet de faire éclore cette génération. Et il y a l’engouement qu’on essaie de mettre avec les différents staffs dans les clubs." Pour autant, le technicien ne veut pas se voir trop beau. "Déjà on se considère comme des outsiders. On n’est pas des favoris. Par contre on se définit comme des outsiders conquérants. On va viser l’or, on y va pour ça, mais on n’est pas favoris."