JO de Paris 2024: le CIO "rejette fermement" les accusations de discrimination de Poutine

Le Comité international olympique (CIO) a balayé les accusations de "discrimination ethnique" portées par le président russe Vladimir Poutine en raison des limitations à la participation des athlètes russes aux Jeux olympiques 2024 de Paris. "Nous rejetons fermement les accusations selon lesquelles ces mesures constituent une discrimination ethnique", a déclaré vendredi 20 octobre un porte-parole de l'instance dans un courriel transmis à l'AFP.
La participation aux Jeux n'est "en aucun cas un droit humain" et "les conditions strictes que le CIO a édictées dans ses recommandations aux fédérations internationales pour la participation (sous bannière) neutre des athlètes détenteurs d'un passeport russe ou bélarusse aux compétitions internationales sont conformes à la charte olympique", a argué le porte-parole, ajoutant qu'elles venaient en réaction à la "violation" de cette même charte par Moscou et Minsk.
Poutine: "Les Jeux peuvent être utilisés comme un instrument de pression politique"
Aux JO 2024, bien que la question ne soit pas encore tranchée, les athlètes russes ne devaient participer qu'en nombre limité et sous bannière neutre en représailles à l'assaut militaire russe contre l'Ukraine. Ce qui a amené Vladimir Poutine à s'en prendre au CIO dans un discours sur le sport à Perm (Oural): "Grâce à certains dirigeants de l'actuel Comité international olympique, nous avons appris que (...) les Jeux eux-mêmes peuvent être utilisés comme un instrument de pression politique contre des personnes qui n'ont rien à voir avec la politique et, de facto, (comme un instrument) grossier de discrimination raciste, ethnique".
"Une invitation aux Jeux n'est pas un droit inconditionnel pour les meilleurs athlètes, mais une sorte de privilège", a aussi tancé le président russe.
En jugeant que le sport mondial avait besoin de "nouvelles formes organisationnelles et juridiques" sous forme de ligues, d'associations et de clubs pouvant "saper le système actuel".
Kiev menace toujours de boycotter les JO
Le débat sur la participation ou non des athlètes russes et biélorusses aux Jeux olympiques de Paris l'an prochain agite le monde du sport depuis plusieurs mois. Les athlètes russes ont été bannis de toutes les compétitions internationales après le déclenchement de l'offensive russe en Ukraine en février 2022. En mars 2023, le CIO a toutefois recommandé leur réintégration aux compétitions internationales hors JO, à condition qu'ils concourent sous bannière neutre, à titre individuel, et qu'ils n'aient pas "activement soutenu la guerre en Ukraine".
Concernant les Jeux 2024, si le CIO n'a pas encore tranché, Kiev a d'ores et déjà menacé de boycotter l'événement si les Russes et les Biélorusses sont autorisés à participer. Le Comité international paralympique (IPC) a, lui, déjà voté en faveur de la participation des athlètes en question sous bannière neutre et sous strictes conditions de neutralité aux Jeux paralympiques de Paris.
En outre, le 12 octobre, le comité national olympique (CNO) russe a été suspendu avec "effet immédiat" par le CIO pour avoir placé sous son autorité plusieurs organisations de régions ukrainiennes occupées.