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Jo de Pekin 2022: "L’agréable surprise" des biathlètes français pour leur première sur le site olympique

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Loin des polémiques sur la neige artificielle ou les conditions climatiques difficiles, les biathlètes français ont découvert des installations inédites sur lesquelles ils espèrent une moisson de médailles.

C’est une première qu’ils attendaient avec impatience! Au lendemain de leur arrivée en Chine, les garçons de l’équipe de France de biathlon ont enfin pu découvrir cette piste et ce pas de tir olympique inédits qui ont certainement hanté quelques nuits des biathlètes avec le vent violent et des températures polaires annoncé. "Le pire que l’on a connu ici c’était moins 34 degrés avec 70 km/h de vent", nous racontait lundi le français Jean-Pierre Amat, entraîneur de tir de l’équipe de biathlon chinoise et qui a passé 3 mois l’an dernier sur ce site.

Mais rien de tout ça ce mardi en début d’après-midi à Zhangjiakou. Un grand soleil et des températures acceptables (-12 degrés) ont accompagné Quentin Fillon-Maillet et ses coéquipiers qui étrennaient leur combinaison de compétition Olympique pour la première fois. "Je suis agréablement surpris, avoue le leader du classement général de la coupe du monde. On nous avait dépeint un portrait avec des températures très froides, beaucoup de vent, des neiges sales… Finalement on trouve une piste jolie, qui est sympa à skier, une belle neige avec pas trop de vent. Il fait froid mais pas avec un ressenti qui nous empêche de courir ou de perdre nos doigts. On a le beau temps en plus, c’est vraiment des belles conditions!"

"Un premier contact positif"

Les Français qui ont tour à tour tiré leurs premières cartouches sur le pas de tir alors que le vent soufflait de façon continue de la gauche vers la droite sous l’œil de Patrick Favre leur entraîneur du tir. "Ce sont des conditions faisables, indique l’Italien. Les athlètes ont profité de cette première séance pour essayer des choses. Certains ont changé les gants pour en mettre des plus épais donc il faut s’adapter avec pour appuyer sur la détente de la carabine, on sent moins bien la carabine donc aujourd’hui ils ont pris des repères. Certains ont essayé d’anticiper des choses aussi en cas de vent qui deviendrait plus fort dans les prochains jours. C’est un premier contact positif."

Situé à 180 km au nord-ouest de Pékin dans la province de Hebei, le stade Olympique de biathlon est "sorti de terre il y a trois ans, raconte Jean-Pierre Amat l’entraîneur de tir français de l’équipe de Chine. Ici il n’y avait rien, le désert, juste des piquetages pour le projet." 8,7 km de pistes autour du pas de tir d’où l’on peut voir l’impressionnant tremplin de saut à ski situé à 200m du stade de biathlon à peine. Des pistes recouvertes de neige artificielle, même si environ 3cm de neige fraiche sont tombés dans la soirée de dimanche. Un site qui a la particularité de se situer en altitude aux environs de 1600m. Avec une montée jusqu’à 1720m sur l’Individuel 20km messieurs par exemple.

"Ce que je retiens surtout c’est que les gars sont contents d’être là, décrivait un peu essoufflé par ses tours de pistes avec ses athlètes Vincent Vittoz l’entraineur des bleus. Ils étaient tous avec le sourire sur le bord de la piste. Pour eux c’est une belle découverte et ils sont assez confiants avec ce qu’ils ont vu aujourd’hui. Même si on n’a jamais skié sur ce site, on avait des données, des films. Et aujourd’hui on a déjà pu prendre quelques premiers repères sur la gestion de la course. La première partie est exigeante, sur un site en altitude donc il faudra être assez linéaire. Le retour est un peu exposé au vent de face mais avec des courtes montées où on peut être plus sur de l’explosivité."

JO 2022: la "forêt d'éclairage" sur la piste de biathlon
JO 2022: la "forêt d'éclairage" sur la piste de biathlon © RMC SPORT

Détendus et souriants, Emilien Jacquelin, Quentin Fillon Maillet, Simon Desthieux, Fabien Claude, Antonin Guigonnat et Eric Perrot sont rentrés rassurés par ce premier contact au village olympique et ont laissé la place aux filles. Un entraînement un peu plus avancé dans l’après-midi et les températures qui s’en ressentaient déjà. "Le froid me gêne déjà là pour parler, lance Anaïs Bescond. Alors je m’attends quand même à subir un peu ce choix." La triple médaillée Olympique de Pyeongchang qui après quelques réglages au tir dans un vent toujours raisonnable s’apprêtait à découvrir la piste. "Une neige très froide et très "crissante", décrit la Jurassienne. C’est typique de la neige qui ne glisse pas beaucoup. Il va falloir travailler et pousser fort. Sinon c’est une jolie plantation d’éclairages (rires) donc je pense qu’on y verra comme en plein jour même si on court en pleine nuit."

Les épreuves se dérouleront en soirée et donc de nuit ici à Zhangjiakou. La compétition Olympique débute samedi avec le relais mixte.

Par Julien Richard (à Zhangjiakou)