Joubert : « Je voulais que ça s’arrête »

Brian Joubert veut redevenir le patineur qu'il était il y a trois ans. - -
Brian Joubert, quel est votre sentiment après votre programme libre ?
Mes JO ne sont pas biens dans le sens où la performance n’est pas bonne. Depuis que le programme court est terminé je ne pense qu’à ce que les Jeux olympiques se terminent et que je passe à autre chose. C’est bon quoi ! J’ai analysé beaucoup de choses avec cette journée de repos. Ca m’a fait du bien pour prendre conscience de mes problèmes. Je n’étais pas spécialement nerveux sur la piste.
C’était un cauchemar ?
Non. Je pensais que ça allait être pire mais ce n’était pas plaisant. Quand je rentrais en piste, je ne pensais qu’à une chose : que le programme se finisse. Je voulais vraiment que ça s’arrête et que je rentre chez moi.
Vous avez du vous sentir seul sur la glace lorsque vous êtes tombé ?
J’ai l’habitude de tomber (rires). Il n’y a pas mort d’homme. Ca ne reste que des Jeux olympiques. C’est sur que c’est très important pour un sportif. Ma préoccupation c’est de redevenir le Brian que j’étais il y a trois ans quand j’étais champion d’Europe. Le mec cool qui ne se prend pas la tête, qui est relax. Ca fait deux ans que je suis différent et qu’il y a des contre-performances.
Pourquoi n’êtes vous plus le même ?
J’ai changé. J’ai voulu diriger beaucoup de choses. Je n’écoutais pas mes proches. Je n’ai pas d’expérience, je n’ai que 25 ans, je n’ai pas de maturité donc je fais beaucoup de conneries. J’estimais que j’avais toujours raison mais je ne me remettais pas en question. Ce n’était pas le vrai Brian. J’étais très agressif.
Vous aviez la tête ailleurs sur ces Jeux ?
Non j’étais vraiment dedans mais quand on accumule les erreurs depuis deux ans on ne peut pas être prêt pour ce genre de compétition. J’ai toujours la motivation mais si je garde ce comportement ça ne pourra pas aller sur la glace.
Vous êtes sur la bonne voie ?
C’est bête de rater des Jeux pour se rendre compte de certaines choses. J’ai pris conscience de beaucoup de choses et au final ça me fait du bien.
Didier Gailhaguet vous a traité de petit con, êtes vous d’accord ?
Il a raison. Venant de sa part ce n’est pas si méchant que ça. Il m’apprécie beaucoup et moi de même. Il n’a envie que d’une chose c’est que je sois bien. Quand il me voit faire des contre-performances il est aussi malheureux que moi. Il a raison. Ca fait deux ans que je suis un petit con. Ca fait deux ans que j’ai un mauvais comportement, sans doute du mépris pour mes proches et là je le paye. C’est normal.