Joubert : « Plus envie de faire des cadeaux aux autres »

Le patineur s’envole dans une semaine à Vancouver, où il sera l’une des principales chances de médaille française. Dans cet entretien exclusif, il revient sur ses championnats d’Europe ratés… et affiche des ambitions dévorantes.

Comment vous sentez-vous à une semaine des Jeux Olympiques ?
Je ne suis pas encore prêt, mais je peux dire que je progresse de jour en jour. Je suis satisfait car l’objectif après Tallinn était de retrouver une bonne condition physique. Tous les jours, des détails sont à régler, comme mon patinage ou mon mental, mais je pensais que cela allait être beaucoup plus dur : après les "Europe", je partais vraiment de loin…

Qu’est-ce qui a changé depuis Tallinn ?
Je savais qu’à Tallinn je n’étais pas prêt sur mon programme libre, mais j’ai quand même voulu y aller car je voulais me prendre une claque. Vulgairement, je dirais même que j’avais envie d’avoir le nez dans la m…. pour me faire réagir, pour me montrer que je n’étais pas sur la bonne voie au niveau des entrainements. Ça me sert vraiment aujourd’hui.

« Je veux tous les manger ! »

Êtes-vous satisfait du résultat ?
Oui, car j’ai une mentalité complètement différente. Je me retrouve et je n’ai plus envie de faire des cadeaux aux autres. A Vancouver, je veux tous les "manger" (rires) ! Je ne veux avoir aucun regret.

Evgueni Plushenko est devenu champion d’Europe après presque quatre ans d’absence. Quelles sont vos relations avec le Russe ?
Je n’ai rien contre lui car c’est un grand champion qui mérite le respect. Après, pour être honnête, il est, disons, insupportable (rires). A Tallin, je n’ai pas aimé lui serrer la main sur le podium comme c’est la tradition, car il avait gagné et je n’étais que troisième. Aujourd’hui, ça me motive. J’y pense tous les jours, ça me blesse, même si le résultat était logique. Je ne veux plus que cela se reproduise.

Quel est votre programme jusqu’à Vancouver ?
Le système d’entrainement reste le même, à savoir répéter le programme court le matin et le libre l’après-midi. Mais ces sessions d’entrainement seront peut-être moins intensives. Aujourd’hui, je travaille la condition physique. C’est pour cette raison qu’il y a encore du déchet. La semaine prochaine en revanche, il faudra que cela soit plus propre. Je pars le 12 février à Vancouver.

recueilli par François Giuseppi, à Poitiers