RMC Sport

Killy : « Envie de voir les Jeux à Paris… »

Jean-Claude Killy

Jean-Claude Killy - -

Membre éminent du CIO, Jean-Claude Killy se languit d’assister aux JO de Londres. Des Jeux Olympiques qui font écho à la défaite parisienne concédée il y a sept ans, en espérant bientôt une nouvelle candidature française.

Qu'attendez-vous de ces Jeux Olympiques de Londres ?

Une ferveur... On attend aussi la continuation du développement du mouvement olympique à savoir sa santé profonde, le développement des valeurs qu’il met en avant. Ca me semble primordial parce que ça ne peut pas être toujours plus : plus grand, plus haut, plus d’argent. Peut-être un peu plus haut pour les sportifs et Lavillenie, mais pas pour nous.

A quelles compétitions comptez-vous assister ?

Moi, j'ai un raisonnement qui est très simple : je vais toujours vers les sports que je connais le moins parce que chaque fois qu’ils sont estampillés avec les cinq anneaux, que ce soit le badminton ou le tir à l’arc, c’est vraiment intéressant. Ce qui m’intéresse, c’est vraiment la découverte, aller plus loin de manière à ce que cette sensation olympique s’étale sur beaucoup plus de sports que ça n’était le cas il y a 25 ans. A Athènes, j’ai passé mes meilleurs moments au tir à l’arc, il n’y avait presque pas de spectateurs, j’étais là presque tous les jours et c’était extraordinaire. J’ai moins de pression sur les jeux d’été donc j’en profite.

Depuis quelques années, les Jeux ne sont-ils pas trop sécurisés, selon vous ?

C'est vrai de quasiment tous les récents JO... C’est le monde d’aujourd’hui et on est obligé de faire face. Les systèmes de sécurité qui sont mis en place ici sont gigantesques. Evidemment, ça pèse sur une organisation, ça pèse financièrement, ça pèse au point de vue des délais d’accréditations, des contrôles partout de sacs,… Mais on ne peut pas faire autrement. Aujourd’hui, c'est un élément constitutif des JO...

Vous arrive-t-il de repenser à la défaite de Paris face à Londres pour l’organisation de ces Jeux ?

On a toujours ces quatre voix qui nous ont manqué, il y a sept ans exactement...Néanmoins, je n’ai pas d’acidité dans l’estomac parce que je trouve que c’est la continuation du mouvement. Si on a loupé, c’est parce qu’on devait louper. On a encore loupé Annecy en 2018. Je crois que si on veut vraiment les Jeux Olympiques, il faut que l’on s’y mette sérieusement, méthodiquement, que l’on démontre vraiment qu’on les veut mais pas seulement en paroles quelques jours avant les votes...

Que faut-il pour qu'une candidature française tienne la route ?

Une attente particulière ? Pas du tout. Aujourd’hui, il y a Tokyo et Madrid qui veulent les Jeux Olympiques. On verra quand la France sera là. Il ne faut pas croire que l’on a une place particulière dans l’Olympisme parce que Coubertin, parce que la rénovation, parce que ce que l’on a fait dans l’Olympisme, ça marque, mais ça ne suffit pas du tout. On ne peut pas se présenter au départ sans s’être entraîné. Quand je vois ce que les athlètes ont fait en France pour arriver en forme ici, nous, il faut que l’on fasse la même chose si on veut les Jeux Olympiques.

Propos recueillis par JR et LC