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La France rêve d’un doublé en kitefoil aux JO de Paris 2024

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Spectaculaire avec ses pointes à plus de 80 km/h, le kitefoil risque d’être l’une des révélations des prochains JO. Cette nouvelle discipline olympique représente aussi de grandes chances de médailles pour la France. 

La voile française a ramené trois breloques de Tokyo lors des derniers Jeux olympiques (deux en argent et une en bronze). Le président de la Fédération, Jean-Luc Denéchau, a fixé le cap pour Paris: "On a dit qu'on ferait mieux qu'à Tokyo. Mieux que trois médailles, c'est quatre !" Et pour y parvenir, il peut compter sur... le kitefoil. La discipline intègre le programme des JO de Paris 2024 et la délégation tricolore possède dans ses rangs plusieurs athlètes médaillables. 

Beaucoup de candidats mais peu d'élus

Si la délégation française affiche des ambitions élevées en kitefoil, c’est que les résultats sont là depuis plusieurs années, salue Lauriane Nolot, vice-championne du monde 2022 : "On a un très beau potentiel. Il y a cinq garçons dans le top 10 mondial, trois chez les filles. On ramène très souvent des médailles, on espère en ramener aussi des Jeux." Malheureusement pour ces champions, tous n’auront pas leur part du gâteau. Il n’y aura qu’un seul élu chez les hommes et autant chez les femmes. "C’est dur parce qu’on prépare une équipe depuis plus de 10 ans et au final il n’y a qu’un seul choisi, glisse leur entraîneur Ariane Imbert. L’avantage de cette densité c’est que tout le monde se tire la bourre pour être sélectionné et ça fait aussi monter le niveau." Les deux heureux élus seront choisis dans un an, à quelques mois des épreuves, mais c’est bien maintenant que la sélection se joue. 

"Sur terre on est potes et sur la mer, c’est la guerre !"

Bien qu’il faille les départager, tous ces concurrents vivent en communauté depuis plusieurs années. "On essaie de faire la différence entre terre et mer, reconnaît Lauriane Nolot. Sur terre on est potes et sur la mer, c’est la guerre ! Mais c’est vrai qu’avec l’arrivée des JO, il y a davantage de concurrence. On commence de plus en plus à penser à soi. Forcément il va y avoir des hauts et des bas mais pour l’instant on survit (rires)." Théo de Ramecourt, champion du monde 2021, constate aussi que les relations ont évolué ces dernières semaines : "Je ne pense pas qu’on soit toujours à ce point une grande famille comme ça a pu l’être pendant des années. Il faut se rendre à l’évidence des enjeux qui arrivent. On a toujours été hyper bons potes mais on n'a jamais vécu les Jeux." Ces derniers arrivent à grand-pas. 

À domicile ou presque…

La semaine olympique française bat son plein en ce moment à Hyères (Var), à quelques kilomètres du pôle voile de Marseille qui accueillera les Jeux. "L’équipe de France s'entraîne déjà à Hyères depuis pas mal d’années et ça porte ses fruits. Le plan d’eau est similaire à celui de Marseille donc ça devrait bien se passer", souffle Ariane Imbert. Les athlètes pourront d’autant plus se familiariser aux conditions méditerranéennes et olympiques qui seront celles de 2024.

En juillet se tiendra le "Test event", la répétition générale à un an des épreuves. Comme pour le grand jour, un athlète par sexe a déjà été sélectionné. Lauriane Nolot aura ce privilège chez les femmes: "C’est un honneur pour moi d’avoir été sélectionnée. Ça veut dire que pour l’instant je suis la numéro 1 et je compte le rester." Chez les hommes, c’est Axel Mazella qui en profitera : "Ce n'est pas un gage de qualification pour les JO. Là ils ont misé sur moi mais il va falloir que je fasse mes preuves et que je montre que je suis à la hauteur. Après si je fais un podium ou remporte la médaille d’or sur ce Test event, j’aurai marqué plus de points par rapport aux autres Français pour prétendre à cette place aux JO." Ils ne sont que dans 465 jours mais déjà bien ancrés dans les esprits.

Maxime Tilliette